KALEMIE sous l’eau : un bébé noyé, le gouverneur KITUNGWA accusé de récupération politique

Mardi 6 mai, la ville de KALEMIE a été frappée par des inondations dévastatrices, consécutives à des pluies torrentielles et à la montée soudaine des eaux du lac TANGANYIKA et de la rivière LUKUGA. Dans le quartier KITCHANGA, un nourrisson a tragiquement perdu la vie, noyé dans une flaque d’eau boueuse. Une photo poignante de l’incident, montrant un membre de la sécurité du gouverneur tenant le corps sans vie de l’enfant avant de le remettre à Christian KITUNGWA MUTEBA, gouverneur du TANGANYIKA, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, suscitant une vive émotion.

Les réactions en ligne sont partagées. Certains saluent l’empathie du gouverneur, le décrivant comme un leader proche de ses administrés. D’autres, en revanche, dénoncent une mise en scène orchestrée pour des raisons politiques, accusant KITUNGWA d’exploiter la tragédie à des fins de communication.

Cette catastrophe relance le débat sur l’urbanisation anarchique de KALEMIE. Les constructions non réglementées et l’absence de canalisations adéquates exacerbent les risques d’inondation. La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a d’ailleurs recommandé au gouvernement de déclarer KALEMIE comme une ville sinistrée, soulignant que près de 95% des ménages de certains quartiers ont été déplacés à la suite des inondations.

Le gouverneur KITUNGWA, en fonction depuis juillet 2024, a effectué une tournée des zones sinistrées pour évaluer l’ampleur des dégâts. Cependant, face à l’ampleur de la catastrophe, de nombreux habitants et membres de la société civile appellent à des actions concrètes et urgentes pour prévenir de futures tragédies.

La mort de ce bébé symbolise les conséquences dramatiques de l’inaction et de la mauvaise gestion urbaine. Elle interpelle sur la nécessité d’une prise de conscience collective et d’une mobilisation effective pour protéger les populations vulnérables de KALEMIE.

Ildephonse WILONDJA