Dans une lettre adressée ce lundi au ministre de la Justice, Joseph KITANGALA KABALA, juriste et citoyen engagé, réclame l’ouverture d’une procédure de flagrance contre l’élu. Il invoque l’article 73 de la loi organique sur l’organisation judiciaire ainsi que le Code du numérique, affirmant que les propos de KAZADI, diffusés lors d’une récente interview, constituent une infraction caractérisée.
Selon KITANGALA, ces déclarations, relayées massivement sur les réseaux sociaux, atteignent non seulement la dignité du Chef de l’État, mais sapent également l’autorité des institutions de la République. Il appelle le ministre de la Justice à agir en sa qualité de chef des parquets et à saisir le Parquet général près la Cour de cassation pour engager des poursuites immédiates.
Un climat politique tendu
Cette affaire survient dans un contexte de crispation politique, où la liberté d’expression semble de plus en plus confrontée aux exigences de respect des symboles de l’État. Pour de nombreux observateurs, cette plainte contre Kazadi pourrait relancer le débat sur les limites du discours politique en RDC, à l’heure où la démocratie congolaise continue de se construire entre ouverture et régulation.
L’opinion publique, quant à elle, est partagée. Si certains estiment que les élus doivent pouvoir s’exprimer librement, d’autres considèrent qu’un minimum de retenue s’impose, surtout lorsqu’il s’agit de hautes autorités de l’État.
Vers une judiciarisation du débat politique ?
Ce dossier soulève une question cruciale : Où placer la ligne de démarcation entre critique politique légitime et infraction pénale ? Si la plainte aboutit, elle pourrait créer un précédent juridique susceptible de redéfinir les contours de la liberté d’expression en République démocratique du Congo.
En attendant une décision de justice, l’affaire KAZADI pourrait bien s’imposer comme un test pour l’indépendance du pouvoir judiciaire et la maturité démocratique du pays.
Ali Haddad