Dans une rare prise de parole publique, l’ancien président congolais Joseph KABILA KABANGE s’est exprimé sur la situation critique qui secoue l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un message solennel, l’ex-chef de l’État a réaffirmé son engagement patriotique tout en adressant des critiques voilées à l’actuel pouvoir en place, qu’il accuse d’abandonner les populations de cette région en proie à une recrudescence des violences.
Un serment toujours d’actualité
«Militaire, j'ai juré de défendre la patrie jusqu'au sacrifice suprême», déclare Joseph KABILA. Hors du pouvoir depuis janvier 2019, il insiste sur sa fidélité à ce serment, affirmant qu’il demeure au service du pays malgré son retrait de la vie politique active. À travers ces mots, l’ancien président se positionne comme une figure morale et patriote, toujours concernée par le sort de la nation.
Critique de la gestion gouvernementale
Joseph KABILA dénonce une forme de punition collective infligée aux populations de l’Est. Il cite notamment la déconnexion des institutions financières locales du réseau bancaire national, ainsi que les restrictions sur la circulation des personnes et des biens. Des mesures qu’il qualifie de discriminatoires et dangereuses, alors que les Congolais de cette partie du pays vivent sous la menace constante des groupes armés.
Un appel à la paix et à la solidarité
Se disant « appelé par le destin », KABILA affirme vouloir œuvrer pour la paix et la reconstruction d’un pays qu’il décrit comme « en train de mourir ». Il adresse un message de solidarité aux victimes du conflit, et de réconfort aux populations abandonnées.
Un message aux multiples lectures
Cette sortie publique soulève de nombreuses interrogations : Joseph Kabila cherche-t-il à revenir sur le devant de la scène politique ? Est-ce un signal envoyé à l’opinion publique nationale et internationale ? Ou s’agit-il simplement d’une prise de position humanitaire face à une crise qui s’enlise ?
Quoi qu’il en soit, cette déclaration marque une rupture du silence de la part d’un homme d’État dont l’influence demeure considérable dans les arcanes du pouvoir congolais. Elle intervient dans un contexte où les tensions politiques et sécuritaires fragilisent davantage l’unité du pays.
Ali Haddad