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Un Sénat muet face à une décision capitale
NYARUGABO déplore le fait qu’aucun sénateur n’ait osé questionner publiquement le contenu du rapport de la commission Lutundula ni le réquisitoire de l’Auditeur général. Selon lui, une institution aussi importante que le Sénat aurait dû ouvrir un débat approfondi sur une question aussi grave, même si l’issue du vote semblait jouée d’avance.
Une comparaison avec le passé
L’ex-parlementaire rappelle que lors de l’incarcération de Jean-Pierre Bemba à La Haye, aucun sénateur n’avait levé son immunité parlementaire ni mis fin à son mandat, malgré les pressions et les justifications juridiques. Une preuve, selon lui, que le Sénat pouvait jadis faire preuve d’indépendance, même sous le régime de Joseph Kabila.
Menaces, intimidations… et honte
Moïse Nyarugabo reconnaît que les sénateurs ont été menacés, intimidés et peut-être soumis à d’autres formes de pression.
Mais il insiste sur leur responsabilité morale :
«Je sais aussi que vous avez honte», lance-t-il, appelant à une introspection collective.
Un avertissement historique
Citant Thomas Jefferson – « Ceux qui renoncent à leur liberté essentielle pour acquérir un peu de sécurité temporaire ne méritent ni liberté ni sécurité » – Nyarugabo rappelle aux sénateurs qu’ils ont failli à leur mission. Il conclut son discours par un avertissement solennel :
«Le temps restera le juste juge.»
