RDC-KABUYA brise le silence : « KABILA, c’était de la stratégie, pas de la loyauté »

Dans une sortie médiatique fracassante ce dimanche, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin KABUYA, a levé le voile sur la nature de ses rapports passés avec l’ancien président Joseph KABILA. Des propos directs et assumés qui risquent de raviver les tensions politiques et identitaires dans un contexte national déjà sensible.

«Je vous avais dit ici que Kabila est sérieux, c’était une façon de le caresser… On a mangé avec lui, habité avec lui. On a pris le risque d’aller chez l’ennemi », a-t-il déclaré devant un public médusé. 
KABUYA n’a pas mâché ses mots, affirmant que cette proximité avec l’ancien chef de l’État n’était nullement fondée sur une loyauté ou une sympathie politique, mais sur une stratégie bien calculée : « Ce n’était pas par amour. On savait très bien que nous avions affaire à un sujet rwandais. »

Ces propos viennent réactiver une polémique récurrente autour de l'identité nationale de Joseph Kabila, un sujet aussi sensible que clivant en République Démocratique du Congo. Déjà, durant ses années de pouvoir, l’origine supposée rwandaise de l’ex-président avait été l’objet d’attaques politiques virulentes, sans jamais être formellement prouvée.

Une stratégie ou un aveu risqué ?

Pour de nombreux observateurs, cette sortie vise à redorer l’image de l’UDPS en se démarquant clairement de tout passé de compromission avec le régime Kabila. Mais cette confession pourrait aussi se retourner contre Kabuya et son parti. Car s’il admet aujourd’hui avoir fréquenté « l’ennemi » par stratégie, il ouvre aussi la porte à des critiques sur l’opportunisme et le double jeu politique.

Réactions attendues

Du côté du Front Commun pour le Congo (FCC), la plateforme pro-Kabila, la réaction ne devrait pas tarder. Déjà plusieurs proches de l’ancien président dénoncent une « manipulation politique » et une tentative de diversion face aux difficultés de gouvernance actuelles.

Vers un durcissement du climat politique ?

Ces propos pourraient renforcer les clivages identitaires et relancer les discours de haine, à l’heure où la RDC peine à apaiser les tensions communautaires et sécuritaires. Ils posent aussi la question de l’éthique dans les alliances politiques congolaises, où stratégie semble parfois l’emporter sur conviction.

Ali Haddad 
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