RDC-Nicolas KAZADI dans la tourmente : entre aveux troublants et condamnation de l’ODEP

L’ancien ministre des Finances de la République démocratique du Congo, Nicolas KAZADI, se retrouve au centre d’une vive polémique à la suite d’une interview récente accordée à la journaliste Paulette KIMUNTU. 
Dans cet entretien, l’ex-argentier national a fait des déclarations jugées choquantes, notamment sur les pratiques de gestion des fonds publics sous le régime du président Félix-Antoine TSHISEKEDI. Des propos qui ont immédiatement suscité une vague de réactions, notamment de la part de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP).

Des révélations troublantes

Lors de cette interview, Nicolas KAZADI a déclaré : «Nous commençons par nous partager l’argent des projets. Puis, nous réfléchissons après»
Cette confession, venant de celui qui a longtemps été aux commandes des finances publiques du pays, est perçue par de nombreux observateurs comme un aveu de pillage systématique des fonds destinés aux projets d’intérêt national. Ces propos semblent mettre en cause des membres du régime actuel, dont KAZADI lui-même a été un acteur clé.

L’ODEP réagit vigoureusement

Dans un communiqué publié le lundi 5 mai 2025, l’ODEP n’a pas tardé à exprimer son indignation. L’organisation accuse Nicolas KAZADI d’avoir décidé de "jeter en pâture" le président TSHISEKEDI, tout en rappelant son propre rôle dans les nombreux scandales financiers ayant marqué son passage au ministère des Finances.

L’ODEP qualifie KAZADI de «ministre le plus controversé de l’ère TSHISEKEDI», citant des cas de dépassements budgétaires, des paiements en mode d’urgence, ainsi que des surfacturations dans plusieurs projets publics, dont le Centre financier de Kinshasa, les forages et l’éclairage public.

«Nicolas KAZADI a versé beaucoup de larmes de crocodile. L’argentier du régime de l’Union sacrée, qui a nourri à coup de milliards la mauvaise gouvernance, est venu se confesser devant le peuple congolais toute honte bue», déclare l’ODEP par la voix de son président du conseil d’administration, le professeur Florimond MUTEBA TSHITENGE.

Repenti ou règlement de comptes ?

Si l’ODEP reconnaît que l’aveu peut être une forme de repentir, elle s’interroge toutefois sur les motivations réelles de l’ancien ministre. Est-ce un simple sursaut de conscience, ou une réaction d’amertume face à la perte de confiance du président Tshisekedi ? « Si c’était un membre de la société civile on dirait qu’il n’aime pas Félix. Dans son cas, c’est quoi ? La déception ? L’amertume ? », s’interroge encore l’organisation.

Un effet boomerang

En cherchant à redorer son image, Nicolas KAZADI semble plutôt s’être attiré la réprobation générale. Ses déclarations, loin de susciter la compassion, ravivent les critiques sur sa gestion passée. Pour de nombreux Congolais, cet épisode ne fait que confirmer les soupçons persistants de mauvaise gouvernance qui pèsent sur certains hauts responsables du régime.

Ali Haddad 

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