Triple meurtre au camp Babylone : un caporal de la Garde républicaine condamné à mort à KINSHASA

Un drame d’une gravité exceptionnelle a frappé les forces armées de la République démocratique du Congo. Le caporal Isaac BAHATI KASONGO, membre de la Garde républicaine, a été condamné à la peine de mort après avoir abattu trois policiers militaires, dans un acte de violence survenu à l’aube du 15 mai au camp Babylone, en plein cœur de Kinshasa.

Le jugement a été rendu en flagrance par le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe, quelques heures seulement après les faits. Selon les premiers éléments de l’enquête, le caporal Bahati aurait ouvert le feu sur ses collègues à la suite d’un différend dont les causes restent encore floues. Les trois victimes, des policiers militaires affectés au même site, n’ont pas survécu à leurs blessures.

Une onde de choc dans l’appareil sécuritaire

La brutalité de cet acte, commis par un soldat d’élite censé assurer la protection des institutions, a provoqué une onde de choc au sein de l’appareil sécuritaire congolais. La Garde républicaine, unité spéciale chargée de la sécurité du président de la République et des institutions stratégiques, est réputée pour sa rigueur et sa discipline. Ce fait divers jette une lumière crue sur d’éventuelles tensions internes et met en question les mécanismes de contrôle psychologique et disciplinaire en vigueur.

Justice expéditive et message d’exemplarité

Le choix d’un procès en flagrance traduit la volonté des autorités militaires de marquer les esprits. En condamnant le caporal Bahati à la peine capitale moins de 24 heures après les faits, le tribunal entend envoyer un message fort à l’ensemble des troupes : aucun écart ne sera toléré, même au sein des unités les plus prestigieuses.

Pour certains observateurs, cette réponse judiciaire rapide illustre également la pression qui pèse sur la hiérarchie militaire, soucieuse de rassurer une opinion publique souvent méfiante vis-à-vis des forces de l’ordre.

Un climat sécuritaire sous tension

Cet incident intervient dans un contexte de tensions persistantes en RDC, où les forces armées sont régulièrement sollicitées sur plusieurs fronts, notamment à l’Est du pays. Si l’acte reste isolé, il ravive le débat sur la santé mentale des militaires, la qualité de leur encadrement et les dérives potentielles dans les casernes.

La hiérarchie militaire n’a pas encore publié de communiqué officiel, mais une source proche du commandement a confié que des mesures strictes seraient prises pour renforcer la discipline et prévenir tout nouvel incident.

Une affaire symptomatique ?

Ce triple meurtre pose une question plus large : celle de la cohésion et de la résilience des forces armées congolaises face à des défis multiples. Entre surcharge opérationnelle, conditions de vie précaires et formation souvent inégale, de nombreux soldats se retrouvent exposés à des situations de stress extrême, susceptibles de dégénérer.

Alors que la justice militaire a tranché avec fermeté, l’opinion attend désormais des mesures concrètes pour garantir que de tels drames ne se reproduisent plus. Car au-delà de la sanction, c’est toute la chaîne de commandement qui est appelée à une profonde introspection.

Ali Haddad 
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