La capitale congolaise a été frappée, dans la nuit de vendredi à samedi, par une pluie torrentielle qui a provoqué de graves inondations, des glissements de terrain et la dégradation d’infrastructures routières dans plusieurs communes. Des quartiers entiers ont été envahis par les eaux, exposant une fois de plus la fragilité du tissu urbain face aux aléas climatiques.
BANDALUNGWA : crue des rivières MAKELELE et MALUKU
Dans la commune de BANDALUNGWA, le quartier MAKELELE a été durement touché par une montée soudaine des eaux des rivières Makelele et Maluku. Sur les avenues KIMYALA, MADIMBA et NGOMBE, les habitants ont vu leurs maisons envahies par les eaux sans le moindre avertissement.
«Cette pluie diluvienne a provoqué une crue des rivières Maluku et Makelele, dont les eaux se sont déversées du côté de Bandalungwa. Nous n'avons pas eu le temps de mettre nos meubles à l'abri. En quelques minutes, nous étions sous les eaux», a témoigné Léa BISSA, résidente du quartier.
Des dizaines de familles ont passé la nuit à évacuer la boue et tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être.
SELEMBAO : glissements de terrain et voirie dégradée
Plus à l’ouest, dans la commune de SELEMBAO, des dégâts considérables ont été enregistrés dans le quartier Lubudi. Les eaux de ruissellement ont provoqué des glissements de terrain et ont aggravé l’état de la voirie, notamment sur l’avenue Libération.
Le tronçon compris entre la prison centrale de MAKALA et le marché SELEMBAO est devenu impraticable. Nids de poule, crevasses et érosion menacent la sécurité des usagers. Des têtes d’érosion sont même apparues à proximité des habitations, mettant en péril certaines constructions.
LIMETE : la rivière KALAMU déborde à MOMBELE
Dans la commune de Limete, le quartier MOMBELE a également connu des inondations importantes à cause du débordement de la rivière KALAMU. Les résidents, réveillés en pleine nuit, ont tenté de contenir les dégâts avec les moyens du bord.
« Le débordement des eaux a envahi nos maisons. Depuis 3 heures du matin, nous ne faisons qu’évacuer», ont confié les sinistrés.
Un appel à des mesures structurelles
Cet épisode pluvieux, aussi brutal que révélateur, met en lumière l’absence d’aménagements adéquats pour drainer les eaux de pluie, la fragilité des constructions dans certaines zones et l’inefficacité des politiques d’urbanisation.
Face à cette situation, les voix s’élèvent pour exiger une réaction urgente des autorités : réhabilitation des routes, curage des caniveaux, plan de relogement pour les populations à risque, mais surtout une stratégie globale de résilience climatique pour une ville de plus de 15 millions d’habitants.
Leroi SUMAIDI