TANGANYIKA : Querelle de succession coutumière à YAMBULA dans le territoire de KONGOLO, KINSHASA accusé d'ingérence

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Une situation explosive plane sur la chefferie de BENA YAMBULA, en territoire de KONGOLO suite à la lutte accrue pour le contrôle du pouvoir coutumier. 

La nomination au mépris du rituel reconnu d'un nouveau leader traditionnel vivement contesté par les autochtones cimente le conflit. La pression contre cette désignation est maximale à KEBA, siège de la chefferie.

Selon une source proche au dossier, KINSHASA aurait consacré un militaire au poste de gardien des us et coutumes dans cette bourgade conduite par un intérimaire depuis plusieurs mois. Les autochtones voient en cette décision une politisation incidieuse du pouvoir coutumier par le gouvernement central. 

Une série des manifestations a été enclenchée contre l'interférence présumée de KINSHASA, dans une affaire de transmission de la gestion traditionnelle, qui ne serait pas de son ressort. Les habitants de YAMBULA appellent le ministre sectoriel d'annuler ce sacre du fait de son «illegalité».

En effet, l'échange des emblèmes entre l'entrant et le sortant n'a pas encore eu lieu. La délégation du ministère national de l'intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières qui séjournait à KONGOLO pour enrôler et instituer un nouveau chef, a déjà plié bagage, laissant derrière un problème qui pourrait avoir des conséquences funestes si rien n'est fait.

Une victoire au vote placée dans la corbeille

Il ya des années, les dignitaires traditionnels avaient grâce au vote désigné Désiré KIMWANGA à la tête de la chefferie YAMBULA. Mais ce dernier n'a jamais été intronisé. 

Sa victoire, au vote organisé par la commission consultative des chefs coutumiers du TANGANYIKA, a été sacrifié sur l'autel de «l'hypocrisie» des acteurs politico-administratifs. Désiré KIMWANGA dénonce sans détour les manœuvres dilatoires de personnes qui ne sont pas de la famille regnante.

Il rappelle son score au vote : 5 voix sur 11 votants alors que les challengers dans cette course effrénée vers le trône étaient au nombre de 24. Mais sa réussite semble être boycottée pour des motifs inavouables. Que d'ambiguïté autour de ce dossier, s'exclame-t-il. 

Il déclare avoir épuisé toutes les voies de recours, mais sans succès. Face à cette tentative de confiscation de victoire, Il pointe l'inertie des autorités provinciales actuelles devant un problème pouvant susciter une nouvelle escalade dans cette partie.

Il appelle KINSHASA à respecter l'obligation de non ingérence dans une affaire de transmission de pouvoir traditionnel qui est loin d'être son apanage.

«Le statut régissant les chefs coutumiers ne reconnaît nulle part que c'est le niveau national qui doit instituer un chef de la chefferie et nous n'allons pas tolérer les manœuvres qui l'orchestre», a-t-il déclaré. 

Ildephonse WILONDJA
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