le ministre de l’intérieur et sécurité doit déposer sa démission. KASONGO SALUMU Johnson et le député provincial KABONGO wa KABONGO Boniface sont au cœur de l’affrontement.
Le bras de fer persiste. KASONGO Johnson, cible privilégiée d'un déluge des critiques, a été mis face à son bilan, ce jeudi 26 juin lors d'une séance plénière.
Le député KABONGO Boniface , initiateur d'une question orale avec débat, manœuvre pour provoquer l’éjection de ce ministre en poste depuis environ 10 mois à qui il repproche de manque de résultats probants. Cet élu de KALEMIE a encore enfoncé le clou, en appelant sans détour KASONGO Johnson à la démission.
«Mon ami, vous êtes bon pour autre chose; mais pas pour la sécurité», lui a-t-il lancé.
En cas de refus, il se réserve le droit d'introduire une motion pour le faire tomber. La session de mars se clôture et la prochaine sera budgétaire, mais comment va-t-il s'y prendre ? Cette question dessine toutes les lèvres.
L'insécurité grandissante au cœur du débat
Selon KABONGO Boniface, le TANGANYIKA est devenu un terreau fertile pour les réseaux criminels où cynisme et désespoir règnent. Une region sous la coupe des porteurs illégaux de fusils de guerre. Enlèvement contre rançon, braquage et meurtre seraient récurents. La qualité de vie se degrade et crée un véritable angoisse dans le cœur de beaucoup de concitoyens.
Ce député considère que les cris d’alarme des habitants confrontés à la forte hausse des actes de violence ne trouvent pas une résonnance particulière auprès des autorités.
Depuis un temps, l’insécurité accrue captive l’attention des représentants du peuple qui demandent des comptes auprès du gouvernement à travers une question orale avec débat destinée au ministre de l'intérieur et sécurité.
Après plusieurs tergiversations, le ministre incriminé est descendu dans l’arène du parlement jeudi pour répondre à l’engorgement des députés provinciaux.
KASONGO SALUMU Johnson a déroulé la feuille de route de sa politique sécuritaire avant de dresser un tableau supposément glorieux de ses réalisations où il épingle des arrêtastions massives des criminels et la récupération de plusieurs fusils de guerre des mains des bandits, sans oublier les vagues d'arrestations de fugitifs du pénitencier de KALEMIE.
En outre, il se targue avoir réussi à faire reculer le nombre des braquages suite aux efforts fournis.
Interpellé sur l'augmentation des vindictes populaires, il demande de prendre cela comme une réaction de la rue vis-à-vis de la défaillance des instances judiciaires. Des bandits arrêtés sont plus vite remis en liberté, même s'il s'agit d'un multirécidiviste.
Buté à plusieurs déconvenues
Le ministre provincial de l'intérieur et sécurité pointe comme goulot d'étranglement la guerrilla imposée dans les deux KIVU par la coalition rebelle de l'AFC/M23 et ses supplétifs.
Selon lui, ce conflit a renforcé l'instabilité du TANGANYIKA, par la prolifération des armes détenues illégalement. Dans l'afflux massif enregistré des personnes contraintes à la fuite par la guerre vers KALEMIE ou autres zones du TANGANYIKA, certains seraient des malfaiteurs en possession des armes à feu. Cet exode n'a pas été géré au mieux à 100%.
Le patron de la sécurité au TANGANYIKA révèle, de surcroît, être confronté au problème de la gangstérisation des forces de sécurité. Certains éléments de la police ou de l'armée seraient de mèche avec des réseaux des gangs armés. Cette connexion toucherait même les hauts gradés du service de sécurité, d'après KASONGO Johnson. Certains parmi les officiers indélicats ont été dénoncés et écroués, pendant que d'autres en cavale sont activement recherchés.
Le Diable dans les petits détails
Poursuivant l'échange avec les députés, le ministre, qui semblait être au dessus de la mêlée dans le débat, se tire finalement une balle dans le pied de façon hasardeuse avec une affirmation qui a donné l'avantage à l'initiateur de la question orale avec débat. KASONGO SALUMU Johnson a levé la voile sur une partie de ses stratégies. Il affirme sans balbutier avoir infiltré «tous» les groupes de bandits. Un stratagème auquel il doit l'arrestation de quelques hors-la- loi.
KABONGO Boniface s'est saisi de cette brèche pour renvoyer sur le tapis le ministre. Il lui pose la question de savoir pourquoi n'arrive-t-il pas alors à démanteler tous leurs réseaux criminels, s'il a à travers ses taupes toutes les informations des bandits ?
«Le ministre est l'acteur principal de l'insécurité, il connaît tous les groupes criminels et attend à ce que ces derniers violent, tuent pour les traquer», a accusé frontalement l'élu provincial qui a par la suite demandé à KASONGO Johnson de s'en aller.
Ildephonse WILONDJA