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Après plusieurs années de débats houleux, de spéculations et d’accusations parfois virulentes, la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo a officiellement reconnu Joseph Kabila Kabange comme Congolais d’origine. Une décision qui pourrait mettre un terme à l’une des polémiques les plus persistantes de l’histoire politique récente du pays.
Une origine désormais scellée par la justice
Selon le verdict rendu cette semaine, l'ancien président est né le 4 juin 1971 à Hewa Bora, dans la province actuelle du Haut-Lomami. Il est le fils biologique de Laurent-Désiré Kabila, ex-chef de l’AFDL et président assassiné en 2001, et de Maman Sifa Mahanya, figure discrète mais respectée de la famille présidentielle.
Cette décision de justice vient lever un doute qui planait sur l’identité nationale de Joseph Kabila depuis son arrivée au pouvoir en 2001, à la suite de la mort de son père. De nombreux opposants, et même certains membres du régime actuel, l’avaient souvent qualifié de "Rwandais", insinuant une origine étrangère incompatible avec la fonction suprême.
Une clarification judiciaire lourde de portée
En confirmant sa nationalité congolaise, la Haute Cour militaire vient trancher sur une question identitaire devenue hautement politique. La rumeur selon laquelle Kabila ne serait pas Congolais a été utilisée à diverses reprises comme outil de délégitimation, notamment pendant les périodes électorales ou les crises institutionnelles.
La décision intervient alors que Joseph Kabila, sénateur à vie, reste une figure influente dans les cercles politiques et militaires. Discret depuis la fin de son mandat présidentiel en 2019, il continue néanmoins de peser dans les équilibres politiques du pays. Il est actuellement doctorant en relations internationales, marié à Olive Lembe et père de deux enfants. Il réside dans le quartier résidentiel de GLM, dans la commune huppée de la Gombe à Kinshasa.
Vers la fin d’une polémique instrumentalisée ?
Cette reconnaissance officielle pourrait bien refermer un chapitre de suspicion qui a entaché les débats politiques congolais depuis plus de deux décennies. Reste à savoir si cette clarification juridique suffira à faire taire définitivement les voix qui, pour des raisons idéologiques ou stratégiques, remettaient régulièrement en cause les origines de Kabila.
Une décision qui interpelle les acteurs politiques
La sentence de la Haute Cour militaire, en apportant des éléments documentés sur l'identité de l’ancien président, remet également en question les motivations politiques de ceux qui ont relayé ou exploité cette thèse. Dans un contexte où la scène politique congolaise reste marquée par la méfiance et la polarisation, ce jugement pourrait être perçu comme un rappel à l’éthique et à la responsabilité dans le discours public.
La confirmation par la justice congolaise de la nationalité de Joseph Kabila apparaît comme une réponse institutionnelle forte à une polémique persistante. Elle marque peut-être le début d’une nouvelle étape, où les débats politiques se concentreront davantage sur les idées et les projets que sur les origines supposées.
Ali Haddad
