Le gouverneur du SUD-KIVU, Jean-Jacques PURUSI SADIKI, est au centre d'une vive controverse depuis l’annonce du lancement d’un corridor humanitaire entre BUKAVU et UVIRA, une zone sensible secouée par les conflits armés.
55 camions chargés de 200 tonnes d’intrants sanitaires sont attendus à UVIRA dans les prochains jours. Cette opération vise à soulager des milliers de déplacés à FIZI, MWENGA et UVIRA, frappés par une crise humanitaire aiguë.
Mais l’initiative a réveillé de fortes suspicions.
Des critiques y voient une brèche d’infiltration pour les rebelles de l’AFC/M23, malgré le cessez-le-feu signé à DOHA. L’annonce a également déclenché une vague de menaces anonymes contre le gouverneur. En l’espace de trois jours, 17 messages d’intimidation ont été enregistrés dans sa messagerie.
Pour ses détracteurs, Jean-Jacques PURUSI serait trop conciliant, voire complice, avec certaines forces hostiles. L’homme fort du SUD-KIVU rejette ces allégations. Il promet un encadrement militaire renforcé à l’entrée d’UVIRA avec le soutien des FARDC, des forces burundaises et des éléments WAZALENDO.
Dans un climat tendu, il appelle à l’unité, fustige les discours haineux et assure que l’aide humanitaire n’est qu’un devoir de l’État envers les plus vulnérables, pas un piège politique.
Le SUD-KIVU semble au bord d’un tournant crucial, entre humanitaire et sécurité.
Ildephonse WILONDJA