Le vendredi 8 août 2025, le stade Louis II de Monaco a accueilli un match amical entre l’AS Monaco et l’AC Milan. Derrière cet événement prestigieux, un financement… congolais. La République démocratique du Congo a en effet investi des millions d’euros dans cette rencontre, un privilège dont aucun club local n’a jamais bénéficié.
Le logo « RDC au cœur de l’Afrique » figurait en bonne place sur les panneaux publicitaires du stade et sur les maillots des joueurs monégasques. L’accord prévoit que l’AS Monaco perçoive 4,8 millions d’euros sur trois ans, tandis que l’AC Milan pourrait toucher près de 14 millions par saison.
Une stratégie de communication internationale que ses promoteurs justifient par la volonté de « redorer l’image » du pays. Mais pour beaucoup de Congolais, cette opération sonne comme une provocation. Car pendant que l’État dépense des fortunes pour des clubs européens milliardaires, le championnat national, la Linafoot, reste englué dans une instabilité chronique. Les stades se dégradent, les pelouses disparaissent et les jeunes talents s’entraînent sur des terrains en terre battue.
La colère est d’autant plus grande que la majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté et que les infrastructures de santé sont dramatiquement sous-financées. Le centre médico-sportif de Kinshasa, par exemple, manque cruellement d’équipements orthopédiques de base.
Sur le plan sportif, la RDC continue donc d’exporter son argent au lieu de l’investir dans ses propres structures. Un choix qui laisse le football local s’éteindre à petit feu, au profit de l’éclat à l’étranger.
Nadège KABEDI