SUD-KIVU | UVIRA sous tension : le général Olivier GASITA face au déni de nationalité, le risque d'escalade pointe dans une ville à l'arrêt

Déchirée entre controverse et colère, la ville d'Uvira retient son souffle.

Deuxième jour de mobilisation ce mercredi 03 septembre contre l'affectation du général FARDC Olivier GASITA dans la ville, comme commandant adjoint de la 33ème région militaire en charge des opérations et du renseignement. La question de sa nationalité reste prégnante. 

Accusé d'être d'origine rwandaise, il est vivement contesté par les WAZALENDO et la population. Ces derniers pointent une personne sous le dicta des élites politiques de KIGALI. A cette allégation s'ajoute une nouvelle legende, l'abandon de la ville de BUKAVU face à la progression des rebelles de l'AFC/M23. Certains mettent en évidence sa capacité à torpiller les efforts de guerre dans le SUD-KIVU et favoriser la progression des mutins vers UVIRA.

 La vie à l'arrêt

UVIRA ressemble à une ville fantôme. Circulation réduite, boutiques, magasins et officines pharmaceutiques fermés. 

Tous les lieux de la vie économique locale sont inopérationnels. La situation était aussi intenable la veille. Une source sur place a même confirmé le retentissement de coups de feu causant des blessés dans la commune de MULONGWE. Les protestataires sont déterminés. Pas de capitulation possible jusqu'à avoir gain de cause. 

«La ville morte sera maintenue jusqu'à obtenir le départ d'Olivier GASITA», a averti le général autoproclamé René ITONGWA.

 

En réaction, les FARDC s'offusquent et rassurent sur la loyauté de l'incriminé envers le regime.

«Il est depuis toujours commandant adjoint en charge des opérations et du renseignement de la 33ᵉ région militaire. S’il se trouvait à Kindu, c’était pour des raisons de service», souligne lieutenant MBUYU KALONJI Reagan, porte-parole du secteur opérationnel SOKOLA 2 SUD-KIVU.

Le violon ne s'accorde plus bien

Les WAZALENDO et les FARDC, sensés être alliés contre l'invasion des puissances étrangères, plongent depuis quelques jours dans un bras de fer ahurissant, teinté d'un relent de scandale. 

Récemment la situation a dégénéré en échanges des tirs sur fond d'une incompréhension. Des morts ont été enregistrés de deux côtés. Plusieurs observateurs redoutent l'escalade en plein coeur d'UVIRA entre ces deux camps partenaires.

Ildephonse WILONDJA