LUBUMBASHI : Déployée pour "Sécuriser" la ville, l'unité PM devient 4 mois après source des tracasseries

Déployée depuis maintenant quatre mois dans le centre-ville de LUBUMBASHI, dans le Haut-Katanga, l’unité de la Police Militaire (PM) était initialement chargée de sécuriser la zone et d’interdire l’accès aux motocyclettes dans ce périmètre stratégique. Mais aujourd’hui, elle est pointée du doigt par plusieurs citoyens qui dénoncent des actes de tracasseries et des abus de pouvoir. Certains parlent même d’une dérive sécuritaire qui trouble le quotidien des Lushois. 

Selon MUNYENGO Patrice, «comme première mission qui leur avait été confiée, c’était d’empêcher l’accès au centre-ville des motocyclistes. Hélas, personnellement, j’ai été arrêté du fait que j’étais en babouches à la place de la Gare. Il a fallu attendre l’intervention de ceux qui étaient de passage pour que je sois relâché», témoigne-t-il à Kitinfos. Ce cas n’est pas isolé : plusieurs citoyens ont été interpellés ou harcelés sans raison apparente.

Les commerçants du centre-ville se disent également victimes de ces pratiques. NDAYA Angel, vendeuse sur l’avenue LUMUMBA soutient :

«Nous qui vendons faisons face à cette tracasserie. Il nous faut parfois payer des taxes illégales pour éviter ces militaires. Jusqu’à présent, ils sont à côté de leur mission. Nous voulons la paix dans notre ville», a-t-elle déclaré à notre rédaction.

Pour d’autres, le simple fait de croiser le regard d’un agent de la PM peut devenir une infraction. 
«Il suffit juste de leur fixer les yeux, c’est déjà une infraction pour eux», a affirmé KABEYA François, exprimant son indignation face à ces comportements arbitraires.

Face à ces dénonciations, le commandant de l’unité PM, le Commandant KALENANGA, a réagi : «Je suis surpris de l’entendre. Comme vous le savez, dans toutes les troupes, les indisciplinés ne manquent pas. En vérité, nous restons dans la logique de notre mission. Les victimes peuvent venir me voir avec des preuves, et nous allons discipliner tout militaire qui pose de tels actes», a-t-il précisé.

Un membre de la société civile, Jeff MBIYA, appelle à une analyse nuancée de la situation : 

«Nous avons des cas où la PM tracasse, oui, les paisibles citoyens et les transporteurs qui violent leur périmètre de sécurité, ou d’autres personnes jugées suspectes par leur habitude ou leur habillement, notamment les stationnements prohibés au niveau de la poste», explique-t-il. Il reconnaît que des interventions sont possibles en cas de plaintes : 

«En cas de tracasseries, il y a leur commandant qui intervient directement et peut remplacer l’élément responsable de la tracasserie. Sauf s’il y a des cas isolés, bien sûr, car chaque élément a sa moralité et son éducation», a-t-il confié.

Malgré ces critiques, certains citoyens saluent la présence des militaires dans le centre-ville.

«Personnellement, j’encourage leur présence, tenant compte des réalités sécuritaires dans le Haut-Katanga», conclut Jeff MBIYA.

Pour l’heure, le débat reste donc ouvert entre nécessité sécuritaire et respect des droits des citoyens.

RMK 

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires
* Please Don't Spam Here. All the Comments are Reviewed by Admin.