Chaque jour, les habitants de KINSHASA passent des heures interminables coincés dans les embouteillages. Ce fléau urbain, loin d’être un simple désagrément, est le reflet d’un mal profond. Le pasteur Marcello TUNASI, dans une prise de parole lucide et courageuse, a identifié les 12 véritables causes de cette situation devenue insupportable.
Son message est clair : “Cette affaire nous concerne tous.”
1. Une ville mal planifiée
KINSHASA s’est développée de manière anarchique, sans plan d’urbanisme adapté à sa croissance. Les routes sont peu nombreuses, mal reliées, sans véritables alternatives en cas de blocage.
2. Des infrastructures insuffisantes
Il manque cruellement de grandes artères, de routes de contournement, et trop de chantiers sont abandonnés ou non coordonnés.
3. Trop de véhicules mal régulés
Chaque année, des milliers de véhicules usés sont importés, sans aucun contrôle strict. Le parc automobile croît sans limite.
4. L’explosion des motos-taxis (Wewa)
Indisciplinés et non encadrés, les Wewa slaloment entre les voitures, provoquant accidents et chaos.
5. L’incivisme routier
Les conducteurs ne respectent ni les feux, ni les lignes, ni les arrêts. Les taxis-bus s’arrêtent en pleine voie, les piétons et les vendeurs envahissent les chaussées.
6. L’absence de transport public organisé
Aucun métro, aucun réseau de bus fiable, aucun train urbain. Le transport repose sur des véhicules privés vétustes et désordonnés.
7. La mauvaise gestion des fonds publics
Les ressources allouées à la voirie et au transport sont souvent détournées. Les projets sont lancés pour l’image, sans suivi sérieux.
8. Une police de circulation inefficace
Mal payés, certains agents deviennent eux-mêmes des sources de désordre. La corruption nuit à toute tentative d’organisation.
9. Le manque de feux de signalisation
La plupart des intersections sont non équipées ou leurs feux sont hors service, plongeant la circulation dans un désordre permanent.
10. Des autorités au-dessus des lois
Les cortèges officiels paralysent la circulation. Les dirigeants, qui n’empruntent pas les transports en commun, restent déconnectés de la réalité du peuple.
11. Les constructions anarchiques
Marchés, maisons et églises s’installent illégalement sur les bords ou carrément sur les routes, réduisant les voies de passage.
12. Le fleuve sous-utilisé
Le fleuve Congo, potentiel axe de transport majeur, reste largement sous-exploité alors qu’il pourrait désengorger la ville.
Un appel à la responsabilité collective
Ces douze causes ne sont pas de simples constats, elles forment un cri d’alerte. KINSHASA ne sera pas sauvée par un décret ou une autoroute de plus, mais par une prise de conscience collective, un changement de mentalité, et une volonté politique forte. Comme le dit Marcello TUNASI, “cette affaire nous concerne tous.”
Ali Haddad