RDC-Sécurité publique : l’aveu troublant du major DUNIA relance le débat sur la formation policière

Le procès de l’assassinat de KABEYA Senda, PCR abattu par les gardes du corps de la Première ministre Judith SUMINWA, a pris une tournure inattendue cette semaine. À la barre, le major DUNIA, responsable de la sécurité de la cheffe du gouvernement, a reconnu n’avoir reçu aucune formation policière ni instruction adaptée à ses fonctions. Il a précisé ne détenir qu’un diplôme d’État.

Un aveu qui fait l’effet d’un électrochoc. Comment un officier chargé de la protection rapprochée d’une haute autorité de l’État peut-il occuper ce poste sans la moindre qualification professionnelle dans le domaine sécuritaire ? Cette révélation soulève des questions fondamentales sur le fonctionnement des services de sécurité en République démocratique du Congo (RDC).

Selon plusieurs sources au sein de la police nationale, la formation des agents se limite essentiellement à l’apprentissage du maniement des armes. Très peu reçoivent un enseignement sur la gestion des situations de crise, les droits humains, ou encore les techniques d'intervention non létales. Ce déficit de compétences entraîne des conséquences dramatiques : bavures répétées, violences injustifiées et sentiment d’impunité généralisée.

Pour de nombreux observateurs, le drame ayant coûté la vie à KABEYA Senda illustre parfaitement les failles systémiques du secteur. 
«On place des individus armés et peu formés dans des situations à haute tension. Le risque de dérapage est alors inévitable», analyse un spécialiste en sécurité publique.

Face à l’indignation suscitée par les révélations du procès, des voix s’élèvent pour réclamer une réforme en profondeur des corps de sécurité. Une formation rigoureuse, continue et adaptée aux réalités du terrain est désormais considérée comme une urgence nationale.

Le gouvernement n’a pour l’instant pas réagi officiellement, mais l’affaire DUNIA pourrait bien devenir le point de départ d’un débat crucial sur la professionnalisation des forces de l’ordre.

Ali Haddad 

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