Un pays sous pression : villes saturées et nature en colère
Kinshasa suffoque. La capitale congolaise, peuplée de plus de 15 millions d’habitants, fait face à des embouteillages quotidiens qui paralysent l’économie et empoisonnent le quotidien. Ce problème, symptomatique d’un développement urbain non maîtrisé, est loin d’être isolé.
Le président a également pointé du doigt une urbanisation désordonnée, qui se traduit par la multiplication de quartiers précaires, l’occupation anarchique des espaces non viabilisés, et l’absence d’une planification rigoureuse des infrastructures.
Plus grave encore : les catastrophes climatiques se multiplient. Inondations meurtrières à Kalemie, Kasangulu, et même dans plusieurs communes de Kinshasa, causent des pertes humaines et des dégâts matériels considérables.
« Ces événements climatiques extrêmes nous rappellent l’urgence d’agir sur l’aménagement du territoire et la résilience environnementale », a déclaré le président avec gravité.
Changer de paradigme : la sécurité ne suffit plus
Pendant longtemps, le débat national s’est concentré sur les enjeux sécuritaires, en particulier à l’Est du pays. Si ces questions restent prioritaires, le président Tshisekedi a clairement élargi le cadre du débat : le développement du pays doit aussi intégrer la gestion urbaine, l’écologie, et l’anticipation des risques naturels.
Selon lui, il est temps de repenser nos villes, nos routes, nos habitudes. Cela passe par une politique ambitieuse d’aménagement du territoire, un renforcement de la planification urbaine, et une véritable éducation environnementale.
Un appel à l’action collective
Dans ce discours, le président n’a pas seulement interpellé les autorités. Il a aussi appelé à une prise de conscience citoyenne. La lutte contre les inondations, la pollution et le désordre urbain ne peut être menée uniquement depuis les bureaux de l’État. Elle exige la participation de tous : ingénieurs, architectes, urbanistes, mais aussi les simples citoyens.
Vers une RDC durable et résiliente ?
Le message présidentiel marque peut-être un tournant. En mettant l’accent sur les enjeux climatiques et urbains, Félix Tshisekedi ouvre la voie à une nouvelle approche du développement national, plus intégrée, plus écologique, et plus durable.
Mais entre le discours et l’action, il reste encore un long chemin. Car pour bâtir une RDC résiliente face aux défis du XXIe siècle, les diagnostics ne suffisent pas : il faut des réformes concrètes, des investissements massifs, et une vision claire.
Ali Haddad