Francophonie : La RDC boycotte la réunion ministérielle prévue au RWANDA

La République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé officiellement son refus de participer à la 46e session ministérielle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), prévue prochainement à KIGALI, au RWANDA. En cause, le climat diplomatique tendu entre les deux pays, sur fond de conflits armés persistants dans l’Est congolais.

Une décision ferme de KINSHASA 

C’est par un communiqué diffusé ce week-end via le compte Twitter du ministère congolais des Affaires étrangères que KINSHASA a exprimé sa position. Le gouvernement congolais conditionne sa participation à cette réunion internationale à un changement de pays hôte.

«La RDC ne saurait cautionner la tenue d’une rencontre de cette envergure sur le territoire d’un pays qui viole ouvertement sa souveraineté et continue d’alimenter l’instabilité dans l’Est de notre territoire», peut-on lire dans le document.

Une fracture régionale persistante

Cette prise de position s’inscrit dans un climat de fortes tensions entre la RDC et le RWANDA, que KINSHASA accuse régulièrement de soutenir le groupe rebelle M23, actif dans la région du NORD-KIVU. Bien que Kigali ait toujours nié toute implication directe, plusieurs rapports de l’ONU et d’organisations indépendantes ont documenté des liens entre le Rwanda et des groupes armés opérant sur le sol congolais.

La RDC considère la tenue d’un événement diplomatique de cette envergure au Rwanda comme une provocation inacceptable, voire une forme de légitimation implicite d’un pays qu’elle accuse d’atteintes graves à sa souveraineté.

L’OIF dans l’embarras

L’Organisation internationale de la Francophonie, qui regroupe 88 États et gouvernements, se trouve désormais dans une position délicate. La tenue de la session ministérielle à KIGALI, initialement perçue comme une opportunité de promouvoir la paix et le dialogue dans la région, pourrait au contraire accentuer les fractures existantes.

Aucune réaction officielle de l’OIF n’a encore été enregistrée à ce stade. Reste à savoir si l’organisation décidera de maintenir le lieu initial ou d’envisager une relocalisation, comme exigé par KINSHASA.

Un enjeu diplomatique plus large

Ce boycott de la RDC dépasse le cadre de la Francophonie. Il révèle l'impasse diplomatique entre KINSHASA et KIGALI et remet en lumière l’impuissance des mécanismes régionaux et internationaux à apaiser durablement les tensions dans les Grands Lacs. La crise congolo-rwandaise pourrait ainsi peser sur les futures initiatives de coopération multilatérale, tant sur le plan sécuritaire qu’économique.

Ali Haddad 

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