RDC : Joseph KABILA prêt à participer à un dialogue (Barnabé KIKAYA BIN KARUBI)

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph KABILA KABANGE, se dit ouvert à une participation à un dialogue politique national, pourvu qu’il soit organisé par une structure crédible. L’annonce a été faite ce week-end par son conseiller diplomatique, Barnabé KIKAYA BIN KARUBI, lors d’une sortie médiatique remarquée.

«Si l’initiative des Églises catholique et protestante aboutit, vous le verrez autour de la table», a affirmé KIKAYA, faisant référence au processus initié par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC).

Ces dernières semaines, les chefs religieux ont multiplié les rencontres avec les forces politiques et sociales du pays en vue d’un dialogue national inclusif, censé désamorcer les tensions politiques et favoriser la cohésion nationale. Cette démarche semble recueillir un écho favorable dans le camp de l’ancien président, longtemps resté silencieux.

Un soutien conditionnel

Selon KIKAYA, la participation de Joseph KABILA reste conditionnée à la crédibilité de la structure organisatrice et au caractère inclusif des assises. En clair, l’ancien chef de l’État n'entend pas cautionner un dialogue biaisé ou partisan. Il encourage une approche centrée sur l’intérêt supérieur de la nation.

Sur l’accord RDC-Rwanda : «Ce n’est pas suffisant»

Interrogé sur le récent accord militaire et sécuritaire signé entre KINSHASA et KIGALI, Barnabé KIKAYA s’est montré prudent. Il reconnaît l’importance de la coopération régionale, mais estime que cet accord «n’est pas suffisant pour résoudre la crise» dans l’Est du pays, en proie à des conflits armés récurrents.

Pour lui, seule une dynamique interne, centrée sur le dialogue entre Congolais, permettra d’aboutir à une paix durable. Il plaide ainsi pour un véritable dialogue interne, inclusif et patriotique, loin des influences extérieures.

Un signal fort dans un contexte tendu

Cette sortie du camp KABILA intervient dans un contexte politique sensible, marqué par des appels à l’unité nationale face aux défis sécuritaires et sociaux. Alors que certaines voix au sein du pouvoir actuel s’opposent à la participation de figures de l’opposition comme Joseph KABILA, Moïse KATUMBI ou encore Corneille NANGAA, ce positionnement ouvre un nouveau chapitre dans les tractations politiques à venir.

Reste à savoir si les conditions d’un dialogue réellement inclusif pourront être réunies et si tous les acteurs majeurs du pays répondront présents à l’appel de la nation.

Ali Haddad