MUKWEGE alerte sur les négociations de DOHA : « La paix en RDC ne peut dépendre du bon vouloir du Rwanda»

KITINFO.COM
0

 Alors que les projecteurs diplomatiques restent braqués sur Doha, où se poursuivent discrètement des discussions autour du processus de paix en République démocratique du Congo (RDC), le Dr Denis MUKWEGE, prix Nobel de la paix, tire la sonnette d’alarme.

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, le célèbre gynécologue et militant des droits humains exprime ses vives inquiétudes face à ce qu’il qualifie de négociations opaques et déséquilibrées, censées compléter l’accord signé fin juin à WASHINGTON entre KINSHASA et KIGALI.

« Le démantèlement du M23, qui devait être une exigence incontournable, dépend désormais de discussions parallèles dont l’issue reste floue », déplore MUKWEGE.

«Un processus sous influence »

Pour le médecin de PANZI, la paix en RDC ne peut reposer sur la seule volonté du RWANDA, accusé de longue date de soutenir le mouvement rebelle M23. Cette dépendance, selon lui, sape les fondements mêmes d’une paix durable dans l’est du pays, théâtre de violences récurrentes.

« La paix ne se construit pas sur des compromis opaques, mais sur la justice, la vérité et la volonté des peuples à tourner la page de l’impunité », insiste-t-il.

Le M23 toujours actif

Malgré la signature de l’accord de WASHINGTON, aucune mesure concrète n’a été annoncée concernant le désarmement ou la dissolution du M23. Bien au contraire : des rapports font état de nouveaux mouvements du groupe armé dans plusieurs zones du Nord-Kivu, relançant les craintes d’une escalade.

MUKWEGE, fervent défenseur d’une solution fondée sur la justice transitionnelle, estime que les discussions en cours contournent les vrais enjeux : sécurité des populations, restitution des terres, poursuites contre les auteurs de crimes de guerre et fin des ingérences étrangères.

Une confiance à reconstruire

Son appel intervient dans un climat de fort scepticisme au sein de l’opinion congolaise. Nombreux sont ceux qui dénoncent le manque de transparence de l’accord de WASHINGTON, et appellent le gouvernement congolais à plus de clarté, tandis que la société civile exige des engagements concrets et mesurables.

Une voix qui compte

En remettant la question du M23 et des responsabilités étrangères au centre du débat, Denis MUKWEGE rappelle que la paix ne se décrète pas dans les salons diplomatiques, mais qu’elle se construit avec et pour les victimes. Un message fort, au moment où le pays attend des actes et non de simples engagements de façade.

La Rédaction
Tags

Enregistrer un commentaire

0Commentaires

Enregistrer un commentaire (0)