Une mesure gouvernementale aux accents de justice sociale
Pour les autorités congolaises, cette mesure s’inscrit dans le cadre des engagements internationaux de la RDC en faveur de la protection des droits de l’enfant, notamment l’accès à une éducation inclusive pour tous, sans discrimination.
Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a tenu à clarifier la position de l’exécutif :
« Il ne s’agit pas d’encourager la permissivité, mais de refuser une double peine. Ces jeunes filles ont déjà été confrontées à une situation difficile. Les priver d’école reviendrait à hypothéquer leur avenir. »
Une opposition farouche des écoles conventionnées catholiques
Face à cette évolution, les établissements catholiques conventionnés, influents dans le système éducatif congolais, manifestent leur désaccord. Invoquant la morale scolaire et les valeurs éducatives qu’ils défendent, ils estiment que le maintien des filles enceintes à l’école risquerait d’envoyer un mauvais message aux autres élèves.
Plusieurs responsables d’écoles affirment craindre une « banalisation de la grossesse précoce », qui pourrait nuire à la discipline scolaire et au respect des normes éducatives.
Un débat entre morale, inclusion et avenir des jeunes filles
Le débat révèle un tiraillement entre des considérations morales et la nécessité de garantir un avenir aux jeunes filles souvent victimes de violences ou d’un manque d’éducation sexuelle. Les partisans de la mesure estiment qu’exclure ces élèves, c’est renforcer leur marginalisation et limiter leurs chances de réinsertion sociale.
Au cœur de la controverse : quel modèle éducatif pour la RDC ? Faut-il privilégier la morale traditionnelle ou miser sur l’inclusion et la résilience ?
La Rédaction