Une vive interpellation citoyenne s’invite dans le débat national congolais, remettant en lumière une ancienne polémique sur l'identité de l'ancien président Joseph KABILA. Au cœur de cette controverse : une contradiction apparente entre des déclarations passées du Vice-Premier Ministre Jean-Pierre BEMBA et les conclusions officielles récemment rendues par la Haute Cour militaire.
Les faits : une reconnaissance judiciaire claire
Le 25 juillet 2025, la Haute Cour militaire a statué sans équivoque sur la nationalité de Joseph KABILA. Dans une audience très attendue, elle a reconnu l'ancien chef de l’État comme étant Congolais d'origine, fils de feu Laurent-Désiré KABILA et de Maman SIFA Mahanya, tous deux citoyens congolais.
Né le 4 juin 1971 à Hewa Bora, dans l’actuelle province du Haut-Lomami, Joseph KABILA a vu son identité civile réaffirmée au plus haut niveau judiciaire du pays.
Cette décision met ainsi fin, du moins sur le plan légal, à des années de controverses sur ses origines.
Le rappel d’une déclaration controversée
Mais cette clarification juridique ne suffit pas à éteindre les doutes dans l’opinion. Un citoyen a récemment lancé une interpellation publique à l’endroit du Vice-Premier Ministre en charge de la Défense, Jean-Pierre BEMBA, l'invitant à se prononcer sur la divergence qui semble aujourd'hui exister entre ses propos passés et la version judiciaire actuelle.
En effet, Jean-Pierre BEMBA avait, au fil des années, affirmé que Joseph KABILA n’était pas Congolais, et que son véritable nom serait Hyppolite KANAMBE, d’origine rwandaise. Ces déclarations, qui s’inscrivaient dans un contexte politique tendu, avaient largement contribué à entretenir le doute sur l’authenticité de l’état civil du président honoraire.
Un dilemme politique et moral
Aujourd’hui, alors que le pays cherche à reconstruire un climat de confiance à travers des mécanismes de justice et de réconciliation, la question posée est simple mais lourde de sens :
Le Vice-Premier Ministre Jean-Pierre BEMBA maintient-il ses déclarations passées ou s’aligne-t-il désormais sur la vérité judiciaire consacrée par la Haute Cour militaire ?
Ce silence, s’il persiste, pourrait nourrir la perception d’une contradiction politique majeure, voire d’un malaise dans les hautes sphères de l’État. Il soulève également une interrogation plus large sur la responsabilité des hommes d'État lorsqu’ils font usage de l’argument identitaire dans des luttes politiques.
Un enjeu au-delà de la personne
Cette interpellation citoyenne ne concerne pas seulement Joseph KABILA ou Jean-Pierre BEMBA. Elle touche à des principes fondamentaux : la vérité, la cohérence politique, le respect des institutions judiciaires et, en toile de fond, l’unité nationale dans un pays encore marqué par des décennies de crises.
En attendant la réponse
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’est venue du cabinet du Vice-Premier Ministre. Mais dans un climat politique tendu où les procès sensibles se multiplient, le moindre mot, comme le moindre silence, est lourd de conséquences.
Ali Haddad