L'exode de pachydermes et son cortège de conséquences dans la localité d'ANKORO à MANONO au TANGANYIKA continue d'alimenter un débat de fond. Des critiques enflent cette semaine contre l'administration du Parc National d'UPEMBA (PNU).
Elles sont devenues plus virulentes avec la mort de l'adolescente ILUNGA, chargée par un éléphant en errance dans cette localité du secteur de KAMALONDO où la survie est très menacée. Ce qui porte à neuf le nombre de personnes tuées par les éléphants en divaguation dans six ans.
En réaction, les gestionnaires de la réserve nient toute responsabilité dans le chaos d'ANKORO, tout en présentant leurs condoléances à la famille de la jeune demoiselle tuée. Pour eux, la cause de la présence prolongée d'éléphants dans les zones peuplées seraient liées aux velléités expansionistes des activités humaines. Les villageois auraient envahi les couloirs de migration des animaux .
Actuellement les routes de transhumance n'existent plus.
Les dernières traces de migration remontent à 1997, selon PNU càd que ce sont les humains qui ont colonisé l'habitat naturel des pachydermes et pas le contraire . D'où le conflit homme-élephant.
"La rivalité dans la zone d’ANKORO est donc très probablement liée à cette destruction accélérée de leur habitat, et non à une croissance de la population des pachydermes, pour laquelle il n’existe actuellement aucune preuve", indiquent les gestionnaires de PNU.
En outre, ils affirment que les éléphants auteurs des pires ravages dans la région ne viennent pas de l'UPEMBA, considérant la distance très imposante entre la localité en proie à la menace et le parc.
La réserve compte 170 Kms du nord au sud et qu'ANKORO s'étend à 200 Kms par rapport à la position du domaine de conservation.
Conclusion : Le chaos s'est produit en dehors de la zone sous la gestion directe du parc.
En dépit de cela, le Parc National d'Upemba et l'ICCN (Institut Congolais de Conservation de la Nature) confirment avoir déployé au mois de mai 2025 six colliers GPS pour suivre le mouvement des éléphants dans cette partie.
Selon les gestionnaires d'UPEMBA, les six animaux équipés de colliers étaient à 35 Kms au sud d'ANKORO quand la jeune fille de 15 ans et trois autres femmes se sont faites attaquer par une meute des pachydermes.
Les demandes multiples de refoulement
Le PNU confirme que le refoulement des pachydermes vers leur aire d'origine est une solution peu opérationnelle voire irréaliste.
La tentative d'entre 2015 et 2016 l'a bien démontrée. Le confinement permanent des éléphants refoulés dans la réserve ces années-là n'a pas été un succès.
Ces spécimens n'y sont pas restés longtemps. L'administration de PNU se basant sur des nombreuses conclusions des spécialistes confie que les éléphants ne respectent pas les frontières humaines.
En revanche, PNU et l'ICCN reconnaissent l'urgence de trouver des solutions durables pour la meilleure gestion de la faune dans une zone hors domaine de conservation.
Dans un premier temps, ils proposent un dialogue constructif avec les chefs coutumiers, l'Etat et les forces vives des territoires à problème, pour mettre en place des stratégies efficaces de lutte contre les invasions animales dans les secteurs peuplés.
Ildephonse WILONDJA