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La distribution de l’aide humanitaire destinée aux sinistrés et déplacés de la ville et du territoire d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, est officiellement suspendue. La décision a été annoncée par le gouverneur Jean-Jacques Purusi, au terme du conseil des ministres provinciaux tenu le mercredi 23 juillet 2025 dans la ville d’Uvira.
Selon les autorités provinciales, cette mesure préventive vise à apaiser un climat de suspicion et de manipulation qui entoure depuis plusieurs jours la présence de l’assistance humanitaire dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo, régulièrement touchée par les catastrophes naturelles et les conflits armés.
« Nous avons entendu les uns et les autres, nous avons discuté avec nos partenaires humanitaires, et après avoir consulté la hiérarchie, nous avons décidé de retarder cette assistance humanitaire. Nous attendons de mettre en place des mécanismes rassurants pour tout le monde ainsi que des matériels permettant de prouver que cette aide ne présente aucun danger pour la population », a expliqué le gouverneur Purusi.
Une défiance inquiétante
Derrière cette suspension se cache une problématique plus profonde : une partie de la population d’Uvira semble de plus en plus réticente à accepter l’aide humanitaire, nourrissant parfois des soupçons quant à la qualité ou les intentions réelles de cette assistance. Une situation que le gouvernement provincial attribue à une manipulation orchestrée visant à « réduire à néant » les efforts des partenaires humanitaires.
Des rumeurs persistantes, notamment sur la contamination présumée de certains produits alimentaires ou médicaux, ont récemment semé la panique dans plusieurs quartiers de la ville, compromettant l’acheminement normal de l’aide.
Une levée conditionnelle de la mesure
Le gouverneur a précisé que cette suspension est temporaire et conditionnée à une meilleure sensibilisation de la population. Des actions de communication et des garanties supplémentaires seront mises en place en collaboration avec les partenaires techniques et financiers afin de rétablir la confiance.
« Cette aide est essentielle pour nos populations vulnérables. Nous devons veiller à ce qu’elle soit perçue comme telle », a insisté Jean-Jacques Purusi.
Une situation humanitaire préoccupante
La région d’Uvira accueille depuis plusieurs mois des milliers de déplacés internes fuyant les violences armées dans les Hauts Plateaux, ainsi que des victimes d’inondations survenues en avril dernier. Les besoins en nourriture, soins de santé, abris et accès à l’eau potable restent urgents selon les organisations humanitaires.
La suspension de l’aide, même temporaire, risque d’aggraver la situation de nombreux ménages déjà en détresse. Plusieurs ONG appellent à une reprise rapide de la distribution, dans un cadre apaisé et sécurisé.
La Rédaction
