RDC | Moïse KATUMBI à Félix-Antoine TSHISEKEDI : "L’argent du peuple doit servir le peuple"

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Le président du parti Ensemble pour la République, Moïse KATUMBI, sort de son silence et adresse une lettre au président de la République, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, dans laquelle il dénonce avec fermeté le sponsoring présumé de clubs européens par des entités publiques congolaises. Une pratique qu’il qualifie de « dilapidation de l’argent du contribuable ».

Dans une déclaration au ton tranchant, l’ancien gouverneur du KATANGA écrit :
« L’argent du peuple doit servir le peuple. Chaque franc dilapidé à l’étranger est un plat vide pour un enfant, une route non réparée, un lit d’hôpital sans matelas, un enseignant non payé. »

Une dénonciation politique à forte portée sociale

Selon Moïse KATUMBI, ces actes illustrent une mauvaise gestion des priorités nationales dans un pays où la majorité de la population vit encore dans des conditions précaires. Il évoque un contraste frappant entre les dépenses de prestige à l’international et les besoins urgents du peuple congolais : infrastructures délabrées, services sociaux sous-financés, salaires non payés, etc.

KATUMBI n’évoque pas de clubs précis dans sa lettre, mais cette sortie fait écho aux rumeurs persistantes autour de la présence de logos de sociétés congolaises sur les maillots de certaines équipes européennes, notamment en Belgique.

Une gouvernance remise en cause

L’opposant politique reproche à l’actuel pouvoir une absence de transparence dans la gestion des fonds publics, mais aussi une forme de mépris envers les priorités locales. « Le pays a besoin de routes, d’hôpitaux, d’écoles, pas de visibilité sur des terrains européens », martèle-t-il.

Cette lettre intervient dans un contexte où le climat social est marqué par des grèves dans plusieurs secteurs, des retards de paiement des fonctionnaires, et des appels répétés à une meilleure gouvernance économique.

Un signal politique fort

La sortie de Moïse KATUMBI est loin d’être anodine. À quelques mois des prochaines échéances électorales locales et avec l’agenda politique qui s’accélère, le leader d’Ensemble pour la République cherche à se positionner comme la voix du bon sens économique et de la rigueur sociale, en opposition à ce qu’il perçoit comme un pouvoir déconnecté des réalités du pays.

Il rappelle au chef de l’État ses responsabilités en tant que garant de l’intérêt national, en l’appelant à réorienter les ressources du pays vers des urgences internes plutôt que des initiatives à visée internationale peu prioritaires.

Affaire à suivre.
La présidence de la République n’a pas encore réagi officiellement à cette lettre ouverte.


Ali Haddad 
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