Pendant que les bombes tombent dans l’Est de la RDC, les stylos s’activent dans les salons feutrés de DOHA et de Washington. On signe, on paraphe, on s’embrasse presque –diplomatie oblige– pendant que les civils, eux, comptent les morts.
Accords sur la paix, dit-on… mais à quel prix ? Et surtout,pour qui ?
L’accord de Doha n’a pas encore séché que le M23, ce "mouvement rebelle" soutenu (officiellement nié mais mondialement su) par Kigali, continue d’occuper les terres congolaises. Les FARDC bataillent, les Wazalendo résistent, et la communauté internationale…observe prudemment. À croire que le mot "justice" est désormais une option diplomatique.
WASHINGTON entre alors dans la danse. Nouvelle tentative de médiation. On parle "désescalade", "dialogue", "coexistence pacifique"… Et pendant ce temps, les réfugiés s'entassent à Kanyaruchinya, les écoles ferment à Rutshuru, et les mères pleurent leurs fils. Une vraie "justice 5 étoiles" : inaccessible, inodore, incolore.
Mais au fond, que vaut un accord qui ne condamne pas l’agresseur, ne protège pas la victime, et fait la promotion de la paix sans punir les crimes ? Peut-être est-ce ça, la diplomatie postmoderne : une série Netflix où l’impunité joue le rôle principal.
Et pendant que KINSHASA s’indigne et que KIGALI sourit, le peuple, lui, attend. Non pas un accord de plus… mais une justice, une vraie. Pas celle des conférences, mais celle des faits. Et là, le silence est assourdissant.
Daniel KAMBOWA