La population de Goma a été surprise samedi soir par le bruit d’un avion militaire dans le ciel de la ville, malgré la fermeture officielle de l’aéroport international par le gouvernement congolais.
Selon plusieurs témoignages concordants, l’appareil a été repéré vers 20h52, alors que la cité reste sous contrôle de la rébellion de l’AFC/M23. Les données de l’application de suivi aérien FlightRadar24 indiquent qu’il s’agirait d’un C-130J Super Hercules de l’armée australienne, en provenance d’Accra, au Ghana.
« La fermeture de l’aéroport n’empêche pas le survol de l’espace aérien, mais voir un appareil militaire étranger dans le ciel de Goma est extrêmement rare dans la situation actuelle », a confié une source locale.
Quelles implications derrière ce survol ?
Ce survol inhabituel soulève plusieurs interrogations dans un contexte marqué par des tensions accrues dans l’Est de la RDC :
1. Sur le plan militaire, la présence d’un avion militaire étranger, identifié comme australien, interroge sur la nature de la mission. S’agissait-il d’un vol de reconnaissance, d’un transit stratégique ou d’un soutien discret à une opération régionale ?
2. Sur le plan diplomatique, cet épisode peut être interprété comme un signal adressé à la fois au gouvernement congolais et aux forces rebelles de l’AFC/M23. La présence australienne dans un ciel aussi sensible surprend, car l’Australie n’est pas un acteur habituel dans les dossiers sécuritaires africains, encore moins dans la région des Grands Lacs.
3. Sur le plan symbolique, ce survol rappelle la fragilité de la souveraineté aérienne congolaise. La fermeture de l’aéroport de Goma devait marquer un contrôle strict de l’espace, mais l’apparition d’un avion militaire étranger montre que cet espace reste poreux et disputé.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée, ni du côté des autorités congolaises, ni du côté des forces rebelles. Ce silence alimente davantage les spéculations sur les motivations réelles de ce passage aérien.
La Rédaction