Le ciel s'assombrit pour des milliers de Congolais vivant en Tanzanie. Depuis le 28 juillet 2025, un décret gouvernemental tanzanien interdit aux étrangers l’accès à 15 secteurs d’activité jugés «réservés aux nationaux».
Une décision brutale, publiée au Journal officiel, qui secoue déjà la communauté congolaise locale.
Parmi les professions désormais interdites : coiffure, transfert mobile d’argent, guidage touristique, commerce agricole de proximité, nettoyage, production de souvenirs, radio et télévision privées, et même l’extraction artisanale. Des activités qui, pour beaucoup de réfugiés ou petits commerçants congolais, constituaient l’unique moyen de survie.
La diaspora congolaise en TANZANIE, estimée à plus de 85 000 personnes, dénonce une mesure discriminatoire et appelle KINSHASA à sortir de son silence.
«Nous demandons une réaction ferme de notre gouvernement. Le silence de la RDC serait une trahison pour tous les Congolais à l’extérieur», lance un membre du comité de la communauté à DAR-ES-SALAM.
«C’est une perte incommensurable. KABWIKU était un homme de terrain, un cadre loyal, tombé en servant la République», confie un collègue sous le choc.
Le silence du gouvernement central, face à cet assassinat d’un haut fonctionnaire en mission officielle, soulève l’indignation dans les couloirs de l’administration publique. À quand la fin de l’impunité ? À quand une réelle sécurité pour les agents de l’État sur l’ensemble du territoire ?
En attendant des réponses, la douleur reste vive, et le nom d’Héritier KABWIKU MENAYAME rejoint la triste liste des serviteurs de l’État morts sans protection.
Pour l’instant, aucune réaction officielle de KINSHASA. Le ministère des Affaires étrangères observe, mais n’agit pas. Et sur place, les autorités tanzaniennes justifient cette décision par la volonté de protéger l’économie locale.
Mais derrière cette volonté, certains y voient un repli nationaliste déguisé qui stigmatise les communautés étrangères, au risque de fragiliser davantage des réfugiés déjà précarisés.
Jusqu'où cette décision ira-t-elle ? Et KINSHASA aura-t-elle le courage diplomatique d'affronter DODOMA ?
Nadège KABEDI