Désormais les travaux d'intérêt général localement appelés «SALONGO» sont poussés à chaque jeudi de la semaine en lieu et place de mercredi.
L'ordre vient d'être donné par l'hôtel de ville sans s'étaler sur les motifs derrière ce revirement. Tous les habitants doivent se réunir entre 07H30' et 11H30' de la journée, pour le nettoyage approfondi de leur cadre de vie.
Les rues de la partie commerciale doivent être maintenues propres, avant l'ouverture des activités quotidiennes : Curage de caniveaux, ramassage des bouteilles en plastique, balayage de la chaussée, remplissage des nids de poules sur les voies de contournement etc.
Les amandes sont souvent données suite à la non-participation aux travaux d'assainissement de la ville.
Mais selon certains observateurs, les autorités de KALEMIE n'ont pas encore réussi à implanter une véritable conscience environnementale. Le suivi des opérations de salubrité restent encore faible dans les quartiers.
"SALONGO" en difficulté d'exécution ou simple terme nostalgique !
Si les véreux trouvent un moyen de contourner cette mission d'intérêt commun, les policiers et les agents étatiques qui supervisent les travaux se livrent quant à eux à une chasse à l'homme. Ceux qui boycottent le «SALONGO» se font clandestinement rançonner. L'initiative devient l'occasion de se faire des gains.
Visiblement les autorités peinent encore à mobiliser les habitants autour de cette bataille. Toutes les sensibilisation sur la gestion des déchets apparaissent comme un coup d'épée dans la marre. Certains vont jusqu'à proposer que le jet d'ordures à des endroits inappropriés soit passible d'une amende.
Le boulevard LUMUMBA est envahi par les détritus. Les bouteilles en plastique bondent les égouts et les collecteurs remplis d'eau usée, dégageant une puanteur.
Quelques endroits en plein cœur de la ville sont transformés sans aucun scrupule en décharge publique. Un dépotoir à ordures avec une odeur infecte a été créé sur la côte de la rivière Lukuga en contre bas du pont. Une partie de cette montagne de déchets a dû être emportée par la crue de la rivière contribuant à la pollution de cette ressource.
KALEMIE, loin de la splendeur d'Albertville
«La ville de KALEMIE autrefois un des symboles de développement en RDC n'est devenue que l'ombre d'elle-même», a déclaré un commentateur sous anonymat.
Pendant ce temps le maire de la ville David MUKEBA MBOMBO s'alarme d'être à court de ressources pour supporter le coup de l'assainissement.
L'autrefois, il avait annoncé être en attente d'un soutien matériel en provenance du gouverneur pour relever ce défi.
Et pendant ce temps l'insalubrité prend de l'ampleur...
Ildephonse WILONDJA