L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) via un communiqué rendu public, ce lundi 05 mai, a tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation inquiétante de l’environnement urbain à Kinshasa.
Son Président du conseil d’administration (PCA), Florimond MUTEBA invite le Gouvernement congolais à agir d’urgence avant que le pire puisse arriver.
Cette Organisation de la Société civile exhorte l'Exécutif national à ne pas faire de la politique d'autruche. La menace est bel et bien sérieuse. Kinshasa se meurt et il faudrait réagir hic et nunc.
En dépit des ressources publiques allouées chaque année à l’assainissement et à la prévention des catastrophes naturelles, la ville de plus de 15 millions d'habitants est confrontée à plusieurs érosions, à des inondations récurrentes et à l'effondrement progressif de ses infrastructures.
Le drame, survenu en avril dernier, avec plus de 70 morts causés par des pluies diluviennes, a mis en lumière l’ampleur du problème et l’inefficacité des politiques publiques en matière de gestion urbaine.
Des routes impraticables
L’ ODEP dénonce la dégradation avancée des axes routiers majeurs de la ville qui perturbe la circulation et met en péril l’accès aux services sociaux de base.
"Les infrastructures mal conçues, réalisées en dehors des normes techniques, sont le fruit de détournements de fonds publics. Résultat : des routes éphémères et des caniveaux inadaptés, incapables de canaliser les eaux de pluie", a martelé la Société civile.
Cette situation met à nu un défaut de planification et de contrôle dans la gestion urbaine, en contradiction avec les responsabilités régaliennes de l’État. Elle évoque à cet égard les articles 16, 47 et 53 de la Constitution de la République, qui garantissent aux citoyens le droit à la santé, à la dignité humaine et à un environnement sain.
Face à l’urgence, l’ODEP propose un plan de redressement articulé autour de la réhabilitation des infrastructures prioritaires, la lutte contre les érosions, la transparence budgétaire et la concertation entre autorités et populations.
“Une capitale qui s’effondre sous les pluies est le miroir d’un État qui s’efface sous ses responsabilités”, en plaçant le Gouvernement central et les autorités provinciales devant leurs responsabilités.
GB/KIMATA