La RD Congo, entre vérité et dignité : lecture d’une déclaration d’Olivier KAMITATU

Dans un contexte politique toujours aussi chargé et sensible, les mots prennent une portée qui dépasse souvent le simple cadre rhétorique. C’est dans cette dynamique que s’inscrit la déclaration d’Olivier KAMITATU, porte-parole de Moïse KATUMBI, réagissant au discours de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph KABILA.

«Avec la solennité qui sied aux grands moments de l'Histoire et la force tranquille de la conviction, Joseph KABILA nous a rappelé une vérité fondamentale : le Congo demeure plus grand que ses bourreaux, plus fort que les mensonges qui l'accablent, et infiniment plus digne que la caricature qu'en dressent ceux qui le pillent.»

Ces mots lourds de sens résonnent comme une profession de foi. KAMITATU, en saluant le discours de l’ex-président, dépasse les clivages partisans pour remettre au centre du débat une constante historique : la résilience du peuple congolais face aux multiples formes d’adversité. En effet, depuis des décennies, la RDC est confrontée à des crises multiformes politiques, économiques, sécuritaires exacerbées par des interventions étrangères et des complicités internes.

En évoquant les "bourreaux", les "mensonges" et la "caricature", KAMITATU cible à la fois les ennemis extérieurs du pays et les forces internes qui participent à son affaiblissement. Il oppose à cette noirceur l’image d’un Congo debout, fier, et porteur d’un destin plus grand que les intérêts particuliers ou les ambitions prédatrices.

Ce type de déclaration invite à une lecture patriotique du discours politique : l’idée que, quelles que soient les divergences, il y a un socle commun à défendre, celui de la souveraineté nationale, de la dignité du peuple, et de la mémoire collective.

Mais au-delà du symbolisme, cette sortie pose aussi la question de l’unité nationale face aux enjeux contemporains. Peut-on aujourd’hui parler d’un Congo "plus fort que les mensonges qui l’accablent" si les divisions internes persistent, si la corruption gangrène les institutions, et si la jeunesse continue d’être privée de perspectives ?

L’appel de KAMITATU, par la voix de KABILA, sonne alors comme un rappel au devoir. Devoir de mémoire, devoir de vérité, devoir d’espoir. Car en définitive, le véritable défi congolais reste celui de la réconciliation entre parole et action, entre promesse politique et changement réel.

Ali Haddad 
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