NORD-KIVU : Début d’une grève des enseignants à BUTEMBO

À l’issue d’une réunion des enseignants membres du Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO), une décision a été prise à l’unanimité pour le lancement immédiat d’un arrêt total des activités liées à l’enseignement.
Une grève sèche a été déclarée ce vendredi 2 mai 2025 à BUTEMBO, dans la province du NORD-KIVU, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Cette action fait suite à une assemblée générale tenue la veille au siège local du syndicat pour exiger le respect des engagements du gouvernement congolais.

Le secrétaire permanent du SYECO BUTEMBO, KAMATE BENITO MUGHASU, s’est exprimé après l’annonce de la grève.

« Les enseignants présents à la réunion à l’unanimité viennent de décider que la grève commence ce vendredi 2 mai 2025. Depuis que le gouvernement avait promis la deuxième tranche de 50 000 francs, de 100 000 francs, rien n’a été fait. Les enseignants devraient à la fin de l’année 2024 être insérés dans la fonction publique, rien n’a été fait. Ils pouvaient bénéficier du SMIG de 14 500 francs, il n’y a rien jusque-là. Les nouvelles unités ne sont pas encore prises en charge», a t-il déclaré.

La synergie des syndicats des enseignants a également formulé des recommandations, exigeant une réaction immédiate du gouvernement congolais face aux revendications qui s’accumulent depuis plusieurs mois sans suite favorable.

«Les enseignants réunis en assemblée générale demandent au gouvernement de donner des réponses aux problèmes des enseignants non payés et nouvelles unités, aux problèmes des soins des enseignants, ainsi qu’à l’épineuse question de la retraite pour plus d’efficacité de notre système d’enseignement. Pour éviter des interférences préjudiciables à la qualité des épreuves, nous demandons au gouvernement de payer les arriérés des primes des inspecteurs et intervenants», a ajouté le secrétaire du SYECO au nom des enseignants.

Dans une région fragilisée par la guerre, cette grève peut entraîner des perturbations du programme scolaire et affecter le bon fonctionnement des établissements. 
Certaines organisations appellent le gouvernement congolais à mesurer l’ampleur des conséquences des ces décisions qui pourront avoir un impact négatif sur l’année scolaire. 

«Ce mouvement tombe à un moment très délicat. L’ennemi qui est le M23 est aux portes de Butembo. Le gouvernement doit tenir compte de toutes les conséquences invisibles que cette grève pourrait engendrer pour notre province», ont déclaré les associations locales.

Actuellement, quatre-vingt-six (86) écoles catholiques sont actuellement non opérationnelles dans le diocèse d’Uvira, au Sud-Kivu, suite à l’agression des troupes rwandaises et aux exactions des rebelles du M23/AFC. 
Lors d’un point de presse tenu quelques jours avant la grève, Dieudonné MONDE MUTAMBALA, Coordinateur diocésain des écoles conventionnées catholiques d’Uvira, a révélé que 23 146 élèves sont concernés par cette interruption brutale de leur scolarité, notamment dans les sous-divisions d’Uvira 2 et 3, les hauts plateaux d’Uvira et de Fizi, Minembwe dans Fizi 5 ainsi que la localité de KAMANYOLA dans WALUNGU 2. Une situation désolante qui nécessite l’urgence.

«Quatre-vingt-six écoles sont non opérationnelles avec un effectif de 23 146 élèves privés de leur droit fondamental à l’éducation», a déclaré  MUTAMBALA avec un ton sérieux .

L'éducation d'environ 750 000 enfants a déjà été perturbée dans ces provinces les plus touchées par le conflit dans l'est de la République Démocratique du Congo. Le gouvernement doit intervenir pour ne pas compromettre l’avenir des élèves.

Nadège KABEDI
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