RDC : Le M23 déclare qu’il ne quittera pas GOMA et BUKAVU avant « le retour de Jésus »

Lors d'une conférence de presse tenue ce mercredi à BUKAVU, Willy NGOMA, porte-parole militaire du mouvement rebelle M23, a tenu des propos pour le moins provocateurs : « Nous ne quitterons pas Bukavu et Goma avant le retour de Jésus », a-t-il déclaré, affirmant ainsi la volonté du groupe de maintenir sa présence militaire dans ces deux grandes villes de l’est de la République démocratique du Congo.

Contexte de l’occupation

Depuis fin janvier 2025, le M23 a intensifié son offensive, prenant successivement le contrôle de Goma le 25 janvier, puis de BUKAVU le 16 février. Ces conquêtes, facilitées par un soutien présumé du RWANDA, marquent une étape majeure dans le conflit armé qui secoue l’est de la RDC depuis plusieurs années.

Le contrôle simultané de Goma et Bukavu, capitales des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, donne au M23 un avantage stratégique considérable, notamment en ce qui concerne l’accès aux ressources naturelles telles que le coltan, le cobalt et l’or.

Appels au dialogue et tentative de médiation

Face à cette situation, plusieurs voix se sont élevées pour appeler à la paix. 
Mgr Willy NGUMBI, évêque de GOMA, a exhorté les différentes parties à cesser les hostilités et à privilégier la voie du dialogue : « Le chemin de la paix ne passe ni par les armes, ni par la guerre », a-t-il affirmé le 19 mars, lors d’un rassemblement à GOMA.

En parallèle, des négociations ont été amorcées en avril à Doha entre le gouvernement congolais et la coalition rebelle AFC/M23, sous la médiation du Qatar. L’objectif affiché est de parvenir à une trêve durable, malgré la fermeté affichée par le M23 sur le terrain.

Une déclaration aux allures de défi

La déclaration de Willy NGOMA peut être perçue comme un message de défi lancé au gouvernement congolais et à la communauté internationale. Elle reflète la détermination du mouvement rebelle à maintenir sa position dans les zones stratégiques qu’il contrôle, en dépit des pressions diplomatiques et militaires.

La situation reste tendue et incertaine, avec des conséquences humanitaires et sécuritaires lourdes pour les populations locales, déjà durement touchées par des années de conflit dans la région des Grands Lacs.

Ali Haddad 

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