Face aux tensions politiques persistantes et à l’impasse institutionnelle qui fragilise la stabilité nationale, l’opposition parlementaire en République démocratique du Congo a officiellement proposé, ce lundi, l’organisation d’un dialogue inter-congolais. Cette initiative vise à amorcer une sortie pacifique de crise et à rétablir la confiance entre les différentes composantes de la nation.
Un appel à l’apaisement
Depuis les dernières élections générales, marquées par des accusations de fraude, de mauvaise gouvernance et de violations des libertés fondamentales, le climat politique reste tendu. Des manifestations sporadiques ont éclaté dans plusieurs villes du pays, tandis que l’Assemblée nationale est régulièrement secouée par des échanges houleux entre majorité et opposition.
Dans ce contexte, les députés de l’opposition estiment qu’un dialogue inclusif, réunissant partis politiques, société civile, confessions religieuses et institutions républicaines, est désormais indispensable pour éviter l’escalade.
« Nous ne voulons pas revivre les erreurs du passé. Il est temps que les Congolais se parlent entre eux, dans le respect mutuel, pour sauver notre démocratie », a déclaré un député de l’Union pour la Nation lors d’un point de presse.
Une proposition encore floue
Si l’appel au dialogue semble faire écho auprès d’une partie de l’opinion publique, plusieurs zones d’ombre subsistent. L’opposition n’a pas encore précisé les modalités de ce dialogue : Qui le dirigera ? Quel sera son cadre juridique ? Quelle est la position de la majorité présidentielle ?
Le gouvernement, de son côté, n’a pas encore réagi officiellement. Mais certains proches du pouvoir dénoncent une tentative de remise en cause de la légitimité des institutions issues des urnes.
Les leçons du passé
La RDC n’en est pas à sa première expérience de dialogue politique. De la Conférence nationale souveraine des années 1990 aux Accords de la Saint-Sylvestre en 2016, ces processus ont souvent permis d’éviter le pire… mais rarement d’enraciner une stabilité durable.
Pour que cette nouvelle initiative ne se transforme pas en simple exercice de communication, une volonté politique sincère devra émerger des deux camps. Le rôle d’acteurs externes – tels que l’Union africaine, la CENCO ou la MONUSCO, pourrait également être déterminant dans la facilitation du processus.