Parmi les géants du football africain, rares sont ceux dont le nom résonne aussi puissamment que celui du TP MAZEMBE. Mais aujourd’hui, les Corbeaux traversent une zone de turbulences particulièrement critique. En perte de vitesse dans les play-offs du championnat national, le club de LUBUMBASHI affiche un visage méconnaissable : performances décevantes, condition physique inquiétante, manque de cohérence tactique et surtout, une absence criante de leadership.
À l’heure des bilans amers, une question lourde de sens surgit : faut-il tourner momentanément le dos à la Ligue des Champions de la CAF pour mieux reconstruire ?
Recul stratégique ou fuite en avant ?
Pour certains observateurs, un retrait temporaire des compétitions africaines serait un mal nécessaire. L’objectif ? S’extirper de la pression des résultats immédiats afin de se consacrer pleinement à une refonte structurelle du club.
Cela impliquerait :
*Le renouvellement de l’effectif,
*La mise en place d’un staff technique modernisé,
*L’investissement massif dans la formation locale,
*Et un travail de fond sur la psychologie et la cohésion du groupe.
Dans cet esprit, continuer à participer aux joutes africaines sans plan clair ni ambition réelle risquerait non seulement d’aggraver la crise, mais aussi de ternir l’image du club, déjà fragilisée par ses dernières prestations continentales.
Rester et se réinventer
Mais pour d'autres, cette idée est impensable. TP MAZEMBE n’est pas un club ordinaire, c’est un monument du football africain, quintuple champion de la Ligue des Champions. Renoncer à la plus prestigieuse des compétitions africaines reviendrait à perdre :
*Une vitrine de visibilité continentale et internationale,
*Un levier stratégique pour attirer sponsors et talents,
*Une source importante de revenus,
Et surtout, une partie de son identité combative.
L’histoire du football est pleine d’exemples d’institutions qui se sont relevées plus fortes après la tempête. MAZEMBE peut et doit s’en inspirer. Plutôt qu’un repli, le club doit opter pour une participation stratégique : mise à l’écart des éléments démotivés, relance de la dynamique via les jeunes talents congolais, audit des failles structurelles par des experts indépendants.
Le sursaut d’une institution
Dans ce processus, l’implication des anciennes gloires du club pourrait jouer un rôle moteur. Leur expérience, leur aura et leur amour pour les Corbeaux seraient précieux pour insuffler une nouvelle âme à un vestiaire en quête de repères.
Car l’ADN de MAZEMBE, c’est la résilience, la grandeur et la fierté. Ce club a porté haut les couleurs de l’Afrique jusqu’en finale de la Coupe du monde des clubs. Il ne peut se permettre de s’effacer.
Il est clair que le défi est immense, mais il n’est pas insurmontable. La crise actuelle doit être le point de départ d’une réinvention profonde, non d’un abandon temporaire. Reculer face à l’adversité ne ressemble pas au TP MAZEMBE ?
TP MAZEMBE : Faut-il faire une pause en Ligue des Champions pour se reconstruire ?
Rebondir, oui. Renoncer, jamais.