Dans une déclaration poignante et sans détours, Jean-Marc KABUND, ancien vice-président de l’Assemblée nationale et opposant déclaré au régime en place, s’est adressé directement au président Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, l’appelant à prendre la mesure de la gravité de la situation actuelle en République démocratique du Congo.
«Nous disons à Félix-Antoine TSHISEKEDI que l’heure est grave et ce n’est ni le moment de prêter oreille aux tambourinaires et aux chants de sirène, ni de tergiverser», a lancé KABUND, visiblement préoccupé par l’évolution de la situation sécuritaire et politique du pays.
L’ancien cadre de l’UDPS évoque un risque imminent de balkanisation, un mot lourd de sens dans le contexte congolais, marqué par des décennies de conflits armés, notamment dans l’Est du pays.
Selon KABUND, jamais auparavant le danger de morcellement du territoire n’a été aussi pressant.
«Notre pays court un danger de balkanisation comme jamais auparavant», a-t-il insisté.
KABUND n’a pas mâché ses mots en avertissant que la responsabilité historique des conséquences d’une éventuelle désintégration nationale incomberait uniquement au président TSHISEKEDI :
«Il sera seul à porter la responsabilité devant l’histoire si l’irréparable arrivait à notre pays.»
Une déclaration à forte charge politique
Ce message intervient dans un contexte de fortes tensions politiques et sécuritaires, où plusieurs voix s’élèvent contre la gestion actuelle du pouvoir et les menaces persistantes sur la souveraineté nationale. L’Est de la RDC reste en proie à des groupes armés, et les récents développements sur le terrain, notamment la présence étrangère et les alliances régionales, suscitent de vives inquiétudes au sein de l’opposition.
Jean-Marc KABUND, depuis son éloignement du pouvoir, s’est positionné comme l’un des critiques les plus virulents du régime TSHISEKEDI. Cette sortie publique s’inscrit dans une série de prises de position de plus en plus radicales visant à interpeller l’opinion et à mettre la pression sur les institutions de la République.
Un appel à la lucidité ou une manœuvre politique ?
Reste à savoir si cette nouvelle alerte de KABUND sera entendue par le président ou classée parmi les habituelles diatribes politiques. Quoi qu’il en soit, le ton grave et solennel de cette déclaration ne laisse pas indifférent, dans un pays où la mémoire des conflits passés reste vive, et où la stabilité nationale demeure fragile.
Janvier NDUWA