Alors que la République démocratique du Congo s’engage progressivement sur la voie de la moralisation de la vie publique, une question revient avec insistance : l’accumulation des fonctions au sein des institutions. Le cas de Madame AMINATA NAMASIA incarne à lui seul les dérives potentielles de cette pratique.
À seulement 32 ans, AMINATA NAMASIA, originaire de DINGILA (Bas-Uélé), affiche un parcours politique fulgurant. Élue députée nationale, députée provinciale, sénatrice, elle vient d’être nommée membre du Conseil d’administration du Fonds National d’Entretien Routier (FONER) par ordonnance présidentielle en date du 23 juillet 2025. Un cumul de fonctions qui soulève des interrogations.
Efficacité institutionnelle, redevabilité et représentativité sont autant de principes mis à mal lorsqu’un même acteur occupe plusieurs fonctions à la fois. Cette concentration de rôles, qu’elle soit élective ou nominative, risque non seulement d'affaiblir le rendement individuel, mais également de compromettre l’équilibre démocratique et la séparation des pouvoirs.
Le cas NAMASIA n’est pas isolé.
En RDC, de nombreux élus ou cadres de l’État s’illustrent par une multi-position institutionnelle. Si certains s’en défendent en arguant d’une forte légitimité électorale ou de compétences reconnues, la pratique pose néanmoins problème dans un pays en quête de renouveau politique.
Face à ce constat, plusieurs voix s’élèvent pour appeler à une réforme claire du cadre légal, interdisant ou limitant drastiquement le cumul des mandats. Il en va de la crédibilité des institutions, de la justice dans l’accès aux responsabilités publiques, et surtout de la confiance des citoyens envers leurs représentants.
La moralisation de la vie publique en RDC ne saurait être effective sans un encadrement strict de ces dérives, qui, à terme, nuisent à l’intérêt général.
Ali Haddad