RDC : L’intégration des rebelles du M23 dans l’armée ne sera plus automatique, prévient Patrick Muyaya

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Le gouvernement congolais revoit sa copie. Plus question d’intégrer en masse les rebelles dans l’armée comme par le passé. Invité sur les ondes de Radio Okapi, ce lundi 8 juillet, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a tranché : l’intégration des combattants du M23 se fera au cas par cas.

« Il n’y aura plus de brassage, ni de mixage. L’intégration sera individuelle, sur base d’un processus rigoureux, avec vérification du casier judiciaire », a-t-il déclaré.

Une réponse aux erreurs du passé

Cette précision intervient alors que les discussions se poursuivent autour de la situation sécuritaire dans l’Est du pays, en particulier avec la rébellion du M23 toujours active dans plusieurs zones du Nord-Kivu. Le gouvernement dit vouloir éviter les erreurs du passé, notamment celles liées à l’ère Kabila, où des milliers d’ex-rebelles avaient été intégrés sans contrôle strict.

Selon plusieurs analystes, cette politique d’intégration massive a contribué à fragiliser l’armée congolaise, en y introduisant des éléments peu formés, parfois indisciplinés, voire infiltrés.

Une armée à reconstruire

La déclaration de Patrick Muyaya marque un tournant. Elle s’inscrit dans une volonté affichée de professionnaliser les FARDC, à travers un recrutement basé sur la compétence, l’intégrité et la loyauté à la République.

Mais sur le terrain, cette approche « sélective » suscite des interrogations. Quelle sera la procédure exacte ? Qui tranchera ? Et que deviendront les combattants non retenus ?

Une opinion divisée

L’opinion publique reste partagée. Pour certains, cette nouvelle orientation est salutaire et montre la volonté du pouvoir de bâtir une armée républicaine et disciplinée. D’autres, en revanche, craignent que cette stratégie ne crée de nouveaux foyers de tension si les combattants exclus prennent à nouveau les armes.

Une chose est sûre : dans un contexte où la paix reste fragile à l’Est, chaque décision sur le sort des ex-rebelles est scrutée de près.

Ali Haddad 
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