Bunagana (Est de la RDC) – Trois ans après sa fermeture, l’Ouganda a rouvert officiellement le poste frontalier de Bunagana, situé à la lisière entre Kisoro (Ouganda) et Rutshuru (RDC), dans une zone toujours sous contrôle du mouvement rebelle M23. Une décision aux multiples implications, qui interpelle sur les plans sécuritaire, diplomatique et géopolitique.
Un geste économique... mais pas que
Selon Kampala, cette réouverture vise à relancer les échanges commerciaux transfrontaliers, au bénéfice des populations locales longtemps pénalisées par l’isolement économique. Toutefois, cette initiative intervient alors que le M23, appuyé selon Kinshasa par le Rwanda, contrôle encore cette zone stratégique de l'Est congolais.
Kinshasa observe avec méfiance
La décision de l’Ouganda alimente des soupçons dans les cercles diplomatiques de Kinshasa. Officiellement, les autorités congolaises n’ont pas encore réagi, mais en coulisses, des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une normalisation implicite de la présence rebelle.
Une reconnaissance de fait du M23 ?
Cette réouverture pourrait être interprétée comme une reconnaissance de facto du contrôle exercé par le M23, ce qui fragilise davantage les efforts de paix en cours, notamment ceux menés dans le cadre du processus de Nairobi et de Luanda.
L’Ouganda sur une ligne d’équilibre délicate
Pour Kampala, il s’agit d’un exercice d’équilibrisme : relancer son économie frontalière sans s’aliéner ni Kinshasa ni les partenaires internationaux préoccupés par la crise sécuritaire persistante dans le Nord-Kivu.
La Rédaction