Un groupe de nouveaux magistrats, récemment nommés mais non encore rémunérés, a organisé un sit-in symbolique devant le ministère des Affaires étrangères, au centre-ville de Kinshasa. Cette mobilisation pacifique vise à dénoncer l’inaction persistante des autorités face à leur précarité administrative et financière.
Depuis leur nomination, ces magistrats n'ont reçu ni salaire ni précision sur leur prise de fonction effective, ni programme de formation initiale. Une situation qu'ils qualifient d’injuste et démoralisante, surtout au regard de la mission sensible qui leur est confiée : faire respecter la loi et servir la justice.
« Nous n’avons jamais perçu le moindre salaire depuis notre nomination. De plus, aucune information claire ne nous est donnée quant à notre formation ou notre intégration dans le circuit judiciaire », déplore Isabelle Ntumba, coordonnatrice du Forum général des magistrats.
Selon les protestataires, la situation perdure depuis plusieurs mois. Ils réclament en priorité le paiement des salaires du deuxième trimestre de l’année, soit pour les mois d’avril, mai et juin 2025. Certains affirment avoir quitté d’autres fonctions pour répondre à l’appel du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et se retrouvent aujourd’hui dans une impasse économique.
Une réponse attendue du gouvernement
Malgré leurs multiples démarches, les concernés estiment que les institutions de la République – en particulier le ministère de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature – tardent à agir. Face à ce silence, ils se disent prêts à intensifier leurs actions si aucune solution n’est apportée dans les prochains jours.
Leur mouvement, bien que calme et encadré, intervient dans un contexte plus large de tensions dans le secteur public, marqué par des retards de paiements et des frustrations parmi les nouveaux agents de l’État.
Alors que la justice est souvent pointée du doigt pour son inefficacité, le traitement réservé à ces jeunes magistrats soulève des questions sur la volonté réelle de réformer ce pilier essentiel de l’État de droit.
Ali Haddad