RDC| Partenariat avec AC MILAN : zones d’ombre, éviction, et partage opaque des commissions

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Le projet de partenariat avec la ville de Milan, présenté comme un tournant stratégique pour le développement touristique en République démocratique du Congo, est aujourd’hui au centre d’une vive controverse. En cause : l’éviction de son initiateur originel, la réécriture suspecte de son historique et les zones d’ombre autour du partage des commissions issues du contrat.

Un changement d’acteurs… imposé

Selon plusieurs sources internes concordantes, le projet aurait été conçu et amorcé par un opérateur indépendant bien avant l’intervention des autorités actuelles. Pourtant, cet initiateur a été brusquement mis à l’écart, sans justification officielle. À sa place, Guelord Kasayi, un entrepreneur congolais actif dans le secteur touristique, a été désigné comme nouvel interlocuteur principal. Ce dernier est décrit comme un proche du ministre Mpambia, ce qui n’a pas manqué d’alimenter les soupçons de favoritisme.

Aujourd’hui, Kasayi est mis en avant dans les médias comme l’architecte de cette collaboration internationale. Mais plusieurs documents internes, que nous avons pu consulter, montrent que sa participation n’est intervenue qu’à un stade avancé du processus, bien après les premiers échanges et les premiers jalons posés par l’équipe initiale.

Des commissions au cœur des crispations

Outre cette substitution controversée, la question des commissions versées dans le cadre du contrat avec la partie milanaise fait l’objet de nombreuses interrogations. Des membres du projet évoquent des transactions opaques, dont les bénéficiaires seraient majoritairement des proches du cabinet ministériel.

« On assiste à une récupération politique pure et simple, doublée d’un partage de commissions dans l’opacité la plus totale », s’indigne un cadre impliqué dans les premières phases du projet. Des montants importants auraient été alloués à des intermédiaires choisis sans transparence, au détriment des véritables porteurs du projet.

Silence et malaise au sein du ministère

Face à ces accusations, le ministère concerné n’a pas encore réagi publiquement. En interne, un silence pesant domine, renforçant le sentiment de malaise. Certaines voix, même au sein de l’administration, commencent à s’interroger sur la gestion de ce dossier sensible, qui risque de ternir l’image du partenariat et d’en compromettre les retombées attendues.

Cette affaire soulève, une fois de plus, la question de la gouvernance dans la mise en œuvre des projets d’envergure en RDC. Et si la transparence n’est pas rapidement rétablie, c’est la légitimité même du partenariat avec Milan qui pourrait être remise en cause.

La Rédaction 
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