Alors que le ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) a récemment publié un communiqué interdisant l’exclusion des filles enceintes des établissements scolaires, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une mesure contradictoire et discriminatoire, à commencer par l’analyste Dieudonné MASHALA.
Dans une réaction pointue, cet professionnel de l'éducation souligne deux grandes incohérences du communiqué :
1. "Le viol reste un crime puni par la loi"
«Tout rapport sexuel avec une mineure est juridiquement qualifié de viol, peu importe le consentement. Alors si une élève tombe enceinte par un autre élève mineur, lui sera poursuivi pour viol, donc écarté, pendant qu’on admet la fille en classe ? C’est une discrimination inversée !», dénonce Dieudonné MASHALA.
2. "Le principe d’uniformité scolaire est brisé"
«L’école impose aux élèves une vie homogène : uniforme, gymnastique, vacances communes, etc. Comment une élève enceinte suivra-t-elle ce rythme avec les consultations prénatales, le repos lié à la grossesse, et, après l’accouchement, les heures d’allaitement ?», interroge-t-il.
Pour MASHALA, enseignant expérimenté, cette décision, bien qu’humaniste dans l’intention, sème la confusion juridique et logistique, et pourrait fragiliser l’autorité de l’école. Il plaide pour une réflexion plus approfondie et une approche équilibrée, évitant toute stigmatisation sans sacrifier les principes fondamentaux de l’éducation.
Fatshi BWANGA