La société d'extraction minière MANONO LITHIUM SAS et les autochtones de la chefferie BAKONGOLO sont parvenus dimanche 29 juin, à une convention autour des activités de gisement d'une réserve de lithium de 400 millions de tonnes se trouvant sous leur sol.
Le lithium est l'un des minerais stragiques très prisé dans sa transition écologique. Il joue un rôle crucial dans le marché mondial de véhicule autonome et le territoire de MANONO, au TANGANYIKA (RDC) en est la première réserve au monde, donc très important dans cette course effrénée vers l'énergie verte. La population du TANGANYIKA compte beaucoup sur ses potentiels miniers et nourri l'espoir d'une prospérité économique.
Les deux parties ont signé de commun accord un cahier des charges définissant les responsabilités sociétales du groupe chinois vis-à-vis de la communauté qui sera potentiellement affectée par l'exploitation de ses terres. Le document prévoit au bénéfice des habitants des actions de développement d'infrastructures sanitaires, des écoles, la protection et l'amélioration du secteur agricole, le projet de desserte en eau potable etc.
«Après la signature, derrière nous attendons voir au sein de la population la réalisation de tous les projets qui ont été retenus dans le cadre de cahier des charges», a déclaré le recteur de l'Université de MANONO professeur Deogratias ILUNGA YOLOLA TALWA.
Le grand chef de la chefferie BAKONGOLO, MWILAMBWE WA SENGA Sébastien, en est sorti satisfait après d'âpres négociations, estimant que c'est une première durant son règne d'avoir un compromis d'une telle nature en faveur du développement.
De son côté, le Directeur Général de la société Jian HEYUAN promet d'accomplir ce qui a été décidé. Il insiste qu'il poursuivra le développement de ce projet portant sur la production de ce minerai précieux, peu importe le défi sectoriel.
Frédéric MUSAMPO WA MUSAMPO, le ministre de mines de la province du TANGANYIKA, a supervisé la signature de l'engagement.
Par cet accord, MANONO Lithium SAS vient de dévisser une partie des critiques qui l'accablent. Un caucus des députés provinciaux l'accusait de marcher à contre -courant du code minier en vigueur au pays.
Selon les élus, cette société fonctionnait sans cahier des charges pendant environ huit mois, depuis que la concession minière lui a été accordée, avec autorisation et permis correspondant le 17 septembre 2024 par l'État, gardien suprême des ressources minérales. Cela est un affront contre la réglementation dans le secteur qui veut qu'un cahier des charges soit présenté pour approbation dans les six mois avant le début du travail. Ces représentants du peuple accusent encore la société de n'avoir pas procédé à l'étude d'impact environnemental et social, un préalable crucial d'avant exploitation. Ce qui a fait germer les doutes quant à la bonne foi de MANONO LITHIUM SAS à maintenir l'équilibre écosystémique du territoire.
À en croire le professeur Jean-Paul KATOND de l'université de LUBUMBASHI, spécialiste en énergie électrique cité par le média fr.mongabay.com «l'industrie du lithium peut s'avérer très pollueuse».
Ildephonse WILONDJA