« Les mêmes causes produisent les mêmes effets », dit-on. Et cette maxime semble s’appliquer tristement au Tout Puissant Mazembe avec l’actuel entraîneur, Mamadou Lamine N’Diaye. Son retour à Lubumbashi, plus d’une décennie après un premier passage glorieux mais inégal, suscite aujourd’hui plus d’inquiétudes que d’espoirs.
Un retour qui ravive les souvenirs… et les doutes
Lorsque Lamine N’Diaye arrive pour la première fois en 2010, c’est pour succéder à Diego Garzitto, remercié après une défaite cinglante (3-0) contre l’Étoile du Sahel. Lamine hérite alors d’une équipe solide, championne d’Afrique en titre (2009), bâtie méthodiquement par son prédécesseur. Résultat : il offre à Mazembe sa deuxième Ligue des Champions d’affilée et mène les Corbeaux jusqu’en finale de la Coupe du monde des clubs face à l’Inter de Milan. Un exploit historique pour une équipe subsaharienne.
Mais après cet âge d’or, la machine s’enraye.
En 2011, c’est la disqualification suite à l’affaire Janvier Besala. En 2012, élimination en demi-finale face à l’Espérance de Tunis. En 2013, sortie dès les huitièmes contre Orlando Pirates. Le comité constate les failles, élève Lamine au rang de directeur technique, mais l’expérience tourne court. Le coach quitte Lubumbashi par la petite porte.
Le retour : même scénario, mêmes limites ?
Plus de dix ans plus tard, revoilà le Franco-Sénégalais aux commandes, appelé cette fois-ci à remplacer Pamphile Mihayo. Ce dernier avait pourtant conduit l’équipe jusqu’en demi-finale de la Ligue des Champions.
Encore une fois, Lamine hérite d’une équipe bien bâtie. Et comme en 2010, il débute par des résultats prometteurs… avant de retomber dans les travers du passé : éliminations en phase de groupes, absence de régularité, et une Linafoot moyenne.
Des choix douteux, un recrutement raté
Sous Lamine N’Diaye version 2.0, Mazembe brille surtout par ses faux pas. Des défaites à domicile face au FC Tanganyika, au FC Lupopo, et une incapacité à battre Les Aigles du Congo lors de la dernière journée. L’équipe, jadis redoutée à Kamalondo, peine désormais à imposer sa loi.
Et que dire du recrutement ? Jean Diouf, Cheikh Fofana… une liste de joueurs qui n’ont pas répondu aux attentes. Les supporters peinent à reconnaître leur club, tant le projet sportif paraît brouillon et les ambitions étouffées.
Une légende… dépassée par le présent ?
Faut-il maintenir Lamine N’Diaye à la tête de Mazembe sous prétexte qu’il a conduit le club à la finale de la Coupe du monde des clubs en 2010 ? La question mérite d’être posée. Car s’il s’agissait d’un technicien congolais, aurait-il bénéficié de la même indulgence ?
Sur papier, Lamine a un beau palmarès. Mais sur le terrain, aujourd’hui, il n’est clairement plus l’homme de la situation.
Mazembe a besoin d’un nouveau souffle
Le TPM a besoin d’un entraîneur à poigne, capable de rétablir l’autorité dans le vestiaire, d’apporter un nouveau discours, et surtout de bâtir un effectif cohérent. Il ne s’agit plus de vivre sur les souvenirs d’un glorieux passé, mais de construire un futur digne de la grandeur du club.
La décision finale appartient au comité. Mais à notre niveau, il est temps de tirer la sonnette d’alarme : maintenir Lamine N’Diaye pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur le projet sportif des Corbeaux.
JNC