RDC | Procès de Joseph Kabila : entre accusations de trahison et controverses sur l’identité

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L’ancien président et sénateur à vie de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, fait face à un procès inédit devant la Haute Cour militaire de Kinshasa. Accusé de haute trahison et poursuivi pour divers crimes, l’ancien chef de l’État est jugé en son absence, dans une affaire qui divise l’opinion nationale et attire l’attention internationale.

Des accusations lourdes

Le ministère public reproche à Joseph Kabila d’avoir soutenu les rebelles du M23 et d’être lié à l’« Alliance fleuve Congo » (AFC). Les charges vont bien au-delà de la trahison et incluent :

crimes de guerre, violations des droits humains, apologie du terrorisme, complot, homicides intentionnels, viols, torture et déportations massives.

Autant d’accusations qui, si elles sont retenues, pourraient marquer un tournant historique dans la justice congolaise.

La controverse sur l’identité

Un point particulièrement sensible est revenu au cœur des débats : la véritable identité de Joseph Kabila. Certains avocats de la partie civile affirment que l’ancien président ne serait pas Congolais de naissance, mais d’origine rwandaise, portant en réalité le nom d’Hyppolite Kanambe. Ces allégations alimentent les appels à une requalification des accusations, de la trahison à l’espionnage, et à une éventuelle déchéance de nationalité.

Le ministère public a toutefois rappelé, lors de l’audience introductive, que Joseph Kabila est bel et bien Congolais, né le 4 juin 1971 à Hewa Bora (Haut-Lomami), fils de Laurent-Désiré Kabila et de Sifa Mahanya. Le 25 juillet dernier, la Haute Cour militaire a confirmé officiellement sa nationalité congolaise.

Une affaire qui divise

Ce procès d’un ancien chef d’État – une première dans l’histoire politique récente de la RDC – suscite des réactions contrastées.

Les partisans de Kabila dénoncent un règlement de comptes politique et une instrumentalisation de la justice.

Ses détracteurs, eux, saluent un pas important vers la lutte contre l’impunité et la redevabilité des dirigeants.

En attente du verdict

Alors que le ministère public doit présenter son réquisitoire, la décision de la Haute Cour militaire est attendue avec une grande impatience. Le verdict, quel qu’il soit, aura des répercussions profondes sur la vie politique congolaise et sur la perception internationale de l’État de droit en RDC.

JNC 
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