Un nouveau rapport des Nations unies jette une lumière crue sur la gravité des exactions commises dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon le Bureau conjoint des droits de l’homme des Nations unies (BCNUDH), 169 civils, principalement des agriculteurs, ont été tués au mois de juillet dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, par des combattants du groupe armé AFC-M23.
Une attaque planifiée, brutale et ciblée
Le massacre aurait débuté le 9 juillet, dans une région déjà fortement marquée par les conflits armés et les déplacements de population. D’après le rapport transmis à l’agence Reuters, les combattants du M23 ont délibérément ciblé des civils à l’aide de fusils et de machettes. Les assaillants se sont attaqués à des agriculteurs qui avaient temporairement rejoint leurs champs pour la saison de labour.
« Les victimes étaient majoritairement des agriculteurs installés temporairement dans leurs champs pour la saison de labour », peut-on lire dans le rapport du BCNUDH.
Le document onusien souligne que cette attaque figure parmi les massacres les plus meurtriers depuis la résurgence du M23, un groupe rebelle que l’ONU accuse une fois de plus d’être soutenu militairement par le Rwanda — une allégation récurrente que Kigali continue de nier.
Une résurgence inquiétante des violences
Le M23, actif depuis plus d'une décennie dans la région, avait été repoussé militairement en 2013 avant de revenir en force en 2022. Depuis, le groupe multiplie les offensives contre les Forces armées de la RDC (FARDC), les groupes armés locaux et surtout, les populations civiles prises en otage par le conflit.
Cette nouvelle attaque soulève des inquiétudes profondes quant à l'incapacité de la communauté internationale à enrayer l’expansion du M23 et à protéger les populations civiles. Le rapport du BCNUDH appelle d'ailleurs à une enquête indépendante et à des mesures urgentes pour mettre fin à l’impunité.
Appels à l’action
Dans les heures qui ont suivi la publication du rapport, plusieurs organisations de défense des droits humains ont réagi en appelant le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union africaine à prendre des mesures concrètes contre les responsables de ce carnage.
Sur le plan national, les voix s’élèvent pour exiger un renforcement de la protection des civils, particulièrement dans les zones rurales isolées, souvent délaissées par les forces de sécurité.
Ce massacre vient rappeler, une fois de plus, l'urgence d'une réponse internationale forte et coordonnée face à une tragédie humaine qui se poursuit dans l'est du Congo, sous les yeux du monde.
Ali Haddad