Partenariat sur les minerais du Congo : Adolphe MUZITO interpelle le gouvernement sur la nature de l'accord avec le Rwanda

L’annonce d’un possible partenariat entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda autour de l’exploitation des minerais soulève déjà une vive controverse. 
L’ancien Premier ministre congolais, Adolphe MUZITO, monte au créneau et demande des éclaircissements urgents au gouvernement. Le partenariat annoncé sera-t-il conclu avec l’État rwandais ou avec des entreprises privées rwandaises ?

Pour MUZITO, cette distinction est loin d’être anodine. Elle conditionne non seulement la transparence du processus, mais aussi sa légitimité politique et juridique, dans un contexte régional marqué par des tensions historiques et des accusations récurrentes d’exploitation illégale des ressources congolaises par le Rwanda.

«Ce partenariat doit être clarifié : s’agit-il d’un engagement entre États souverains ou d’une ouverture du secteur minier congolais à des intérêts privés étrangers, potentiellement liés à des circuits d’enrichissement illégaux ?», a-t-il déclaré.

Des antécédents préoccupants

La RDC accuse depuis des années le Rwanda de soutenir des groupes armés opérant dans l’Est du pays, facilitant l’exploitation et le trafic illicite des minerais, notamment l’or, le coltan et la cassitérite. 
Plusieurs rapports des Nations unies et d’ONG ont documenté le rôle de ces réseaux dans l'alimentation de la violence et du sous-développement dans la région.

Dans ce contexte, Adolphe MUZITO insiste sur l’extrême prudence que devrait observer le gouvernement congolais. 
« Un accord avec des entreprises privées rwandaises, sans garanties claires, pourrait être perçu comme une caution indirecte donnée à des pratiques prédatrices.»

Un appel à la transparence

L’ancien chef du gouvernement exhorte les autorités congolaises à rendre public le contenu du partenariat envisagé et à impliquer les institutions parlementaires, les acteurs de la société civile ainsi que les experts en gouvernance des ressources naturelles. Il appelle aussi à la mise en place de mécanismes de traçabilité rigoureuse, quel que soit le partenaire retenu.

Ce débat remet sur la table une question plus large : celle de la souveraineté économique de la RDC sur ses ressources naturelles, et de la capacité de l’État à conclure des partenariats qui profitent réellement au peuple congolais, tout en respectant les normes internationales de gouvernance, de paix et de développement durable.

Alors que les négociations semblent en cours ou à venir, la sortie d’Adolphe MUZITO met une pression bienvenue sur les autorités congolaises. Le peuple congolais, lui, attend des réponses claires et des garanties fermes. Car dans une région où les minerais sont à la fois richesse et malédiction, la vigilance reste de mise.

Ali Haddad 
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