L’ancien Premier ministre congolais, Augustin MATATA PONYO, a été condamné ce mardi 20 mai par la Cour constitutionnelle à dix ans de prison pour détournement de fonds publics. Il est accusé de malversations financières liées au projet controversé du parc agro-industriel de BUKANGA LONZO, mis en œuvre entre 2012 et 2016.
À l’issue du verdict, son avocat, Me Laurent ONEYEMBA, a vivement réagi, dénonçant une décision « inique » et «déconnectée de la vérité du procès».
Selon lui, la Cour a bafoué les règles élémentaires de droit en revenant sur ses propres précédents.
«Monsieur MATATA est député national. À ce titre, il bénéficie d’immunités parlementaires. Aucune autorisation de poursuite n’a été obtenue auprès de l’Assemblée nationale. Nous avons soulevé plusieurs exceptions d’incompétence et d’irrecevabilité, mais elles ont été ignorées», a fustigé l’avocat de Mapon.
La Cour constitutionnelle a estimé, pour sa part, qu’elle restait compétente pour juger l’ancien chef du gouvernement, puisque les faits reprochés datent de sa période à la Primature, et non de son mandat parlementaire actuel.
Depuis le début de l’affaire, MATATA PONYO dénonce un procès politique visant à l’éloigner de la course présidentielle, alors qu’il était considéré comme un candidat potentiel aux prochaines élections.
Face à cette condamnation, ses avocats ont annoncé leur intention de saisir les instances régionales et internationales, espérant obtenir un réexamen impartial du dossier.
Ali Haddad