Dans une déclaration faite ce lundi devant la presse kinoise, l'archevêque Léonard MATEBWE a plaidé pour une plus grande implication des chefs religieux dans le processus de pacification en République démocratique du Congo. Il a proposé, à cet effet, la création d’un ministère des Affaires religieuses chargé de coordonner les actions des confessions religieuses engagées pour la paix.
Le Bishop Léonard MATEBWE LAMBALAMBA a également émis des réserves quant au rôle actuel joué par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) dans les initiatives de pacification. Selon lui, ces deux principales plateformes religieuses n’ont reçu aucun mandat officiel du président de la République pour mener de telles missions.
«Ce sont eux-mêmes qui se sont organisés et ont signé un Pacte social pour la paix. Il n’y avait rien de mal en soi, mais lorsqu’ils sont allés sur le terrain, ils ont rencontré les opposants, les agresseurs et les groupes armés. Malgré ces échanges, rien ne marche jusqu’à présent, et les gens continuent de mourir», a-t-il déploré.
Cette déclaration intervient dans un contexte de persistance des violences dans l’est du pays, malgré de nombreuses initiatives de dialogue. Le pasteur MATEBWE LAMBALAMBA estime qu’une approche plus structurée, portée par une institution étatique dédiée, permettrait de mieux coordonner les efforts des leaders religieux, souvent en première ligne auprès des populations affectées par les conflits.
Pour ce leader religieux, l’heure est à une réforme du cadre institutionnel afin de donner un nouveau souffle aux processus de réconciliation, et d’assurer une meilleure efficacité des interventions religieuses dans la construction de la paix en RDC.
Ali Haddad